Pour le secrétaire général de la CFDT, la récession puis la réforme des retraites ont exacerbé la question très sensible des inégalités, désormais au coeur du débat public. Entretien avec un syndicaliste en colère.

Le modèle des grands projets portés par un Etat opérateur, qui a si bien fonctionné entre 1945 et 1974, n'est plus d'actualité, mais il n'a jamais été remplacé. Après des années de réformes et de créations de nouveaux outils de pilotage et de stratégie, il faut cesser le saupoudrage, et faire des choix clairs.

Simplifier les contrats de travail, rénover les droits des salariés, faire évoluer la fonction publique, fusionner ANPE et Unedic ? Le patron de la CFDT est prêt au dialogue et à la modération. Mais François Chérèque pose ses conditions et refuse la TVA sociale et les franchises médicales.

Le refus de la réforme ? De l'immobilisme. Blondel ? Il se moque des salariés. Thibault ? Il fait de la polémique politicienne. Le PS ? De la démagogie pure : il aurait fait la même chose que Fillon. Défense et illustration du "réformisme syndical".

Pouvoir d'achat, contrat de travail, représentativité, réforme de l'Etat : le patron de la CFDT et le ministre du Travail ferraillent sans concession. Sans refuser non plus quelques points d'accord.

Pôle Emploi est né le 1er janvier 2009 de la fusion entre l'ANPE et les Assédic. Quel bilan tirer de ce rapprochement dans un contexte de chômage aggravé ?

A la veille du sommet social du 18 janvier 2012, le leader de la CFDT souligne l'urgence de mesures pour l'emploi et réaffirme sa volonté de ne pas se laisser instrumentaliser.

Le gouvernement doit suspendre le pacte de compétitivité si le Medef refuse de conclure la réforme du marché du travail pour lutter contre le chômage. Pour le secrétaire général de la CFDT, le patronat confond souplesse et précarité.