Après les sanglantes émeutes interethniques, Pékin invite les médias étrangers à Ouroumtsi, la capitale provinciale, mais boucle l'ancienne cité-oasis de la route de la Soie. Car c'est là que bat le pouls de l'identité ouïgoure

Tibet, Mongolie-Intérieure, Xinjiang... Aux mouvements de contestation violente qui agitent périodiquement les marches de la République populaire, ses dirigeants opposent une implacable fermeté. Et la liste des victimes s'allonge...

Dans un quartier de Canton où vivent près de deux cent mille Africains, la mort d'un Nigérian dans un commissariat de police a mis le feu aux poudres.

Les violences au Xinjiang révèlent la fragilité de l'unité de la nation chinoise. La majorité han est d'ailleurs elle-même une construction, rappelle l'anthropologue Dru Gladney

Depuis quelques années, les autorités organisent la migration en masse de paysans du Xinjiang vers les usines de l'est du pays. Sur place, le mélange de populations provoque souvent des tensions

Les scènes de violences meurtrières à Urumqi ont marqué l'opinion en Chine et dans le monde. La colère de la population ouïgoure s'explique par le discrimination dont elle est victime, en dépit d'une politique officiellement bienveillante pour les minorités ethniques. Les autorités ont eu beaucoup de mal à rétablir l'ordre, tant la tension entre les Ouïgours et les Hans est forte, ce qui a obligé le président chinois à écourter sa présence au sommet du G8 en Italie. Du jamais-vu. Voilà pourquoi Pékin cherche des responsables et voit dans les troubles la main de l'étranger

L'affirmation de l'identité ouïghoure ne se réduit pas à un conflit ethnique et religieux contre les Hans. Plus complexes, leurs relations intègrent des considérations politiques, sociales et économiques.