Alors que la production nationale est réduite à peau de chagrin depuis les années 1990, quelques réalisateurs signent des oeuvres remarquées. Et annoncent le retour de l'Algérie dans les plus grands festivals

Manque de moyens, un réseau de diffusion quasi inexistant des artistes exilés... La création nationale peine à se relever malgré les attentes du public.

Cinéaste de l'Algérie contemporaine, le trop méconnu Tariq Teguia , crée une oeuvre géopoétique. Séances de rattrapage au Centre Pompidou pour ce chroniqueur engagé d'un monde qui se cherche.

D'Iran et d'Algérie, le festival de Nantes a rapporté deux beaux films : "Sara" de Darius Mehrjui et "Touchia" de Rachid Benhadj.

C'est une série de recoupements qui nous a donné envie de rencontrer ceux qui semblent être en train de former le "jeune cinéma algérien": en février 2015, la sortie du moyen métrage de Karim Moussaoui, "Les Jours d'avant" (cf. Cahiers n08), qui revient sur la décennie noire en jouant habilement des échelles entre émois intimes et chocs historiques ; puis en juillet 2015, la présentation au FID de "Dans ma tête un rond-point", premier long métrage de Hassen Ferhani, vainqueur du Grand Prix, documentaire sidérant sur le plus grand abattoir du pays, et qui vient de sortir en salle.

Dans les salles, on présente des cassettes vidéo piratées. La plupart des jeunes du pays ignorent encore ce qu'est un film projeté sur un écran. Costa-Gavras et William Klein sont venus à alger pour aider quelques intrépides à reconstruire sur les ruines.

Cet Algérien n'a cessé de naviguer entre les deux rives de la Méditerranée, animé par une passion tenace : le septième art.