Les personnages des deux premiers fùms d'Ulrich Kohler, "Bungalow" (2002) et "Montag" (2006) , étaient des déserteurs, qu'il s'agisse d'un véritable soldat adolescent ou d'une jeune mère de famille, un obstiné désir de solitude les portait à abandonner leur troupe le temps d'une échappée. "In My Room" pousse cette logique de désertion encore plus loin, cette fois-ci c'est le monde entier qui a déserté Armin, loser entre deux âges, sans que celui-ci n'ait pourtant rien demandé: une ellipse nocturne aura suffi à vider la terre du reste de l'humanité. Sommaire. Déserté.

Le cinéaste allemand était présent à Paris pour une nouvelle exposition.

Alexander Kluge, né en 1932, est longtemps resté un inconnu en France. La génération de 68 se souvient peut-être du réalisateur d’"Anita G." ("Abschied von gestern", 1966) ou de Les artistes sous les chapiteaux : perplexes, qui obtint le Lion d’Or à Venise en 1968. Cet engagement cinématographique avait commencé en 1962 avec l’Oberhausener Manifest de la Nouvelle Vague allemande, cosigné par Peter Schamoni et Edgar Reitz. Il s’est poursuivi dans les années 1970 avec "Travaux occasionnels d’une esclave" (1973), "L’Allemagne en automne" (film collectif de 1978) et "La Patriote" (1979).

Son dernier film, "L'Oeuvre sans auteur" traverse le siècle allemand. Rencontre avec Florian von Donnersmarck, cinéaste de "La Vie des autres".