Plus de cent cinquante ans après la publication de "De l'origine des espèces", le darwinisme est toujours rejeté par les créationnistes, défenseurs d'un Dieu créateur.

Ce mois de novembre, le 150e anniversaire de la publication de L'Origine des espèces au moyen de la sélection naturelle est l'occasion de revenir sur l'apport darwinien. L'auteur s'attache aux résonances religieuses : le rapport aux Ecritures, la relation de Dieu à l'explication du monde, la question du mal, le sens de l'histoire.

Comme le disait Nietzsche dans "Le Gai Savoir", le darwinisme est notre dernier grand mouvement scientifique. L'avenir lui aura donné raison, au moins en ce qui concerne les sciences de la vie. Celles-ci se sont progressivement unifiées autour d'un paradigme évolutionniste dont Darwin avait jeté les fondements et qui, de synthèse en nouvelle synthèse, aura finalement fédéré autour de lui les différentes branches de la biologie, mais aussi de l'éthologie, de la génétique ou même de la médecine.

La découverte des restes de dinosaures à quatre ailes conforte la thèse que c'est en s'élançant des arbres que les oiseaux se seraient mis à voler.

La réalité de l'évolution des espèces ne fait plus l'ombre d'un doute. Pourtant, souvent insidieusement présenté comme une théorie, et de ce fait discutable, le darwinisme trouve encore des opposants. Si certains sont prosélytes, d'autres, consciemment ou par méconnaissance, utilisent un cadre de réflexion théorique d'une évolution déterministe des espèces qui nie l'existence du hasard dans l'évolution et la diversité du vivant.

Même chez les darwiniens convaincus, la théorie de l'évolution suscite débats et controverses. Un philosophe analyse la réception complexe et ambiguë de l'oeuvre du naturaliste