Pour ralentir la déforestation de l'Amazonie, dont ils sont les premiers responsables, des agriculteurs ont décidé de s'organiser. Des ONG et des banques les aident.

Les images ont fait le tour du monde : l'Amazonie embrasée, décimée. Tellement immense mais aussi terriblement fragile : en 50 ans, 17% de la forêt tropicale a disparu. Le bassin de l'Amazone fait environ 12 fois la taille de la France et s'étend sur neuf pays et territoires distincts, notamment le Brésil. Il s'agit du poumon de la planète, véritable vivier de la biodiversité : les enjeux sont de taille. Mais depuis que la politique s'en mêle, la forêt s'essouffle.

La pelleteuse est posée comme un trophée ambigu au beau milieu du jardin de sa maison. Prise de guerre arrachée à l'entreprise pour laquelle il a extrait de l'or seize ans durant, la machine symbolise aussi son attachement paradoxal à cette activité, dont il détaille les effets destructeurs sur les travailleurs, comme sur la forêt et ses esprits.

Dans la région brésilienne située au sud et à l'est de la Guyane, l'Amapá, les multinationales de la mine sont arrivées dans les années 1950. Leur essor a nourri une industrie logistique qui, sur fond de territoires sinistrés aux populations dépendantes, a ouvert la voie aux monocultures d'exportation de bois et de soja transgénique. Le cycle internal du "développement" se poursuit, livrant ce territoire à la déforestation et aux expropriations sauvages.

La déforestation repart de plus belle en Amazonie, soutenue insidieusement par le président brésilien Michel Temer. Malgré les coupes budgétaires, une unité d'élite de l'Institut de l'environnement poursuit sans relâche le combat contre les trafiquants de bois et les prospecteurs clandestins.

Il y a vingt ans, une compagnie minière française ouvrait une piste dans le dernier sanctuaire naturel au sud de l'Amazonie. Chercheurs d'or, éleveurs et paysans sans terre s'y sont engouffrés, détruisant la forêt. Aujourd'hui, le gouvernement brésilien tente de réagir.

A la fois seigneur et patriarche, Luiz Carlos Machado, dit Luiz Bang, s'est bâti à la force de sa gâchette un empire dans la forêt brésilienne. En complément, des focus : au pays des "pistoleiros" ; une forêt menacée de disparition ; la lutte des sans-terre ; la malaria tueuse ; glossaire et bibliographie.