Le droit pénal s'est déshumanisé, explique ce professeur au Collège de France. Pendant que se dessine une culture de la peur, du terroriste ou du criminel, l'Etat de droit dérive vers la répression.

Dans un monde globalisé, où les enjeux environnementaux se multiplient, l'indépendance et l'impartialité des chercheurs doivent être garanties.

Le droit, longtemps lié à la souveraineté nationale, n'est plus enclos au sein des Etats-nations. Car le champ d'application des lois déborde désormais les frontières nationales. Mais que signifie cette évolution ? Assiste-t-on à un affaiblissement de l'idée même de droit ? Ou l'interdépendance croissante entre les systèmes de droit préfigure-t-elle un nouvel ordre juridique dessinant un nouvel universalisme ?

Existe-t-il une communauté humaine de valeurs trouvant son expression dans le droit international actuel ? Mireille Delmas-Marty apporte son expertise de juriste, proposant un universalisme des droits de l'homme raisonné qui tienne compte des repères culturels propres à chaque société.

Avec la parution de ″Vers une communauté de valeurs″, quatrième et dernier volet des ″Forces imaginantes du droit″, Mireille Delmas-Marty vient d'achever l'oeuvre ambitieuse mise en chantier en 2004. Prenant appui sur les cours professés au Collège de France, elle y a mené une exploration rigoureuse et ouverte, in vivo peut-on dire, du droit en train de se faire. En France évidemment, mais aussi dans le monde entier, comme le lui prescrivent sa discipline, ses choix citoyens passionnés et l'intitulé de sa chaire au Collège : ″tudes juridiques comparatives et internationalisation du droit″.

La juriste Mireille Delmas-Marty pense que la sécurité ne justifie pas tout et redoute de mauvais coups à venir contre les libertés publiques.

Les 13e Rendez-vous de l'histoire de Blois ont pour thème ″Faire justice″. Rencontre avec la professeur au Collège de France, qui prononce la conférence inaugurale.