Le compromis arraché à Washington le week-end dernier devait éviter aux Etats-Unis de se trouver en défaut de paiement. Mais il ne rassure pas sur leurs perspectives économiques.

Les Etats-Unis à deux doigts du défaut de paiement, la zone euro menacée d'éclatement... Mais le reste du monde aurait tort de se réjouir. Gare à la contagion !

Les rendements des bons du Trésor américain sont devenus négatifs. Mais cela ne décourage pas les amateurs

Quel bordel ! Empêtrés dans leur crise, les Européens n'ont pas eu le temps de s'en apercevoir mais les Etats-Unis vont mal. Aussi mal et peut-être même plus mal qu'eux. Miné de l'intérieur par la paralysie de son gouvernement, l'angoisse suscitée par la ″Grande Récession″ et les doutes sur sa destinée, l'allié américain, sûr de lui et conquérant, n'est plus que l'ombre de lui même. Les dernières cérémonies du 11 Septembre l'ont montré : dix années plus tard, le pays à la bannière étoilée ne s'est toujours pas remis de ce choc terrible et reste en proie à un stress sécuritaire très fort.

Démocrates et républicains peinent à s'entendre pour relever la limite de ce que l'Etat américain est autorisé à emprunter. Il est pourtant vital de trouver une solution.

La panique qui saisit les investisseurs financiers au sujet des dettes publiques européennes et américaine ne doit pas occulter l'origine fondamentale du krach actuel : le déséquilibre des échanges commerciaux et de la fiscalité au sein des pays de l'OCDE. Tentons d'éclairer ces enjeux avant de proposer quelques pistes pour la reconstruction de l'Europe.

L'économie américaine est aujourd'hui, selon Robert Gordon, l'un des économistes américains défendant ardemment le concept de "stagnation séculaire" malmenée par six "vents contraires" : le vieillissement de la population et l'allongement de l'espérance de vie, le creusement des inégalités, le coût de la mondialisation (délocalisations, pression à la baisse des salaires au Nord, affaiblissement de la productivité, etc.), un système éducatif moins performant, les contraintes environnementales, et le niveau élevé de l'endettement public.

Avec l'accord du Congrès, Obama évite le pire. Mais le mur de la dette reste devant lui.

La dégradation de la note de crédit des Etats-Unis provoque le tumulte. Pas seulement sur les marchés...

Sur les cinquante Etats américains, le Tennessee est le seul dans lequel l'endettement ne dépasse pas 1 000 dollars par habitant.

Baisses d'impôts, plan d'investissements, protectionnisme, dérégulation financière... Zoom sur les mesures chocs annoncées par le nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump, pour l'économie américaine. Un plan qui pourrait avoir des effets positifs sur la croissance, mais au prix d'une hausse des inégalités. Un graphique : dépenses d'investissement public, en % du PIB, de 1990 à 2015.