Toumani Diabaté a des ailes. Rencontre aérienne avec le maître malien de la kora, messager serein d'une musique d'inspiration céleste, libre et aventureuse.

A l'image de l'album de Toumani Diabaté et à l'heure où les artistes africains ont scandaleusement du mal à se produire en Europe, l'année musicale aura constitué un pied de nez salutaire à tous les replis identitaires. Car en 2008, métissée et désobéissante, la musique a plus que jamais voyagé sans visa

Avant de mourir, en 2006, la star de la musique africaine avait enregistré un second album avec son complice, Toumani Diabaté, virtuose de la kora.

On savait le joueur de "Kora" Toumani Diabaté parmi les plus grands musiciens vivants. A la tête du "Symmetric Orchestra", le Malien prouve qu'il est aussi l'équivalent d'un Duke Ellington africain.

Quelques mois avant sa mort, Ali Farka Touré retrouvait son ami Toumani Diabaté pour un ultime enregistrement. Toumani se souvient, tandis que l'histoire continue sur scène.

En 2005 sortait "In the heart of the moon" ("Chorus" 52, p.70), l'un des plus beaux albums de ces dernières années. Pas une pièce montée, juste un échange spontané entre deux monuments de la musique malienne, le chanteur et guitariste Ali Farka Touré et le joueur de kora Toumani Diabaté.

Avec les 42 cordes de leurs deux koras, Toumani et Sidiki Diabaté livrent un album somptueux célébrant le dialogue pour un pays dont le souffle puissant vibre dans chacune de leurs notes.

Le géant griot Toumani Diabaté s'allie à son fils Sidiki pour un album de kora tourneboulant qui réussit ce singulier exploit : offrir deux perles pures dans la même huître.