L'″open data″ - l'accès libre aux bases de données des services publics - offre un potentiel énorme pour comprendre et anticiper des phénomènes sociologiques, économiques, urbains. La preuve à travers quatre exemples.

Eclairage sur le dossier de la libéralisation des données de santé, en France, en 2013. Une doléance des associations de consommateurs pour laquelle le gouvernement semble favorable. Toutefois, malgré des premières initiatives, l'ouverture reste encore faible. Les associations demandent ainsi au gouvernement d'accélérer la publication d'informations portant sur les tarifs et l'efficacité des médicaments. Mais certaines administrations font preuve d'un manque de coopération. A cela s'ajoute également des problèmes techniques.

Bilan des premiers mois de la démarche open law, soit l'ouverture des données juridiques décidée en juin 2014 par la Direction de l'information légale et administrative (Dila), en France. Une démarche qui a suscité l'émergence d'une communauté autour des données juridiques ouvertes, en vue de favoriser l'innovation collaborative entre les différents acteurs de l'open data et les professionnels publics et privés de l'information juridique. Des détails : un programme rapidement exécuté ; structuration d'une communauté d'innovation ; de nouveaux défis d'innovation pour 2015.

Le dépôt des publications scientifiques sur une archive ouverte, obligatoire à Liège, est compensé par de nombreux services liés offerts aux chercheurs. Si le dépôt est aujourd'hui facultatif en France, la plateforme institutionnelle nationale HAL propose, elle aussi, une large gamme de services.

Hostilité grandissante en France contre le projet de loi pour une République numérique portée par la secrétaire d'Etat Axelle Lemaire en 2015. L'objectif : constituer des archives ouvertes gratuites en matière de publications scientifiques via la mobilisation des bibliothèques universitaires. Le grief : les éditeurs spécialisés de l'information scientifique et technique souhaitent pouvoir continuer à exploiter les ouvrages avant leur versement dans les archives ouvertes et achoppent sur les délais d'embargo entre la publication commerciale et le versement dans les réservoirs en accès libre.

Le système de publication des travaux scientifiques, fondé sur l'évaluation des articles par des pairs (relecteurs spécialistes anonymes), est en crise. Les coûts d'abonnements n'ont cessé d'augmenter ces dernières décennies, au point de devenir insupportables pour les laboratoires et les universités. En outre, l'accès payant aux articles publiés freine la diffusion des avancées scientifiques, pourtant indispensable à l'activité des chercheurs. Diverses solutions pour mettre en place un accès libre, ou open access, aux publications ont été proposées depuis le début des années 2000.