Avec Chloe, son remake de Nathalie... d'Anne Fontaine, traversé par la force des désirs, Atom Egoyan joue sur un registre qu'il maîtrise, celui de la perversité féminine. Confidences sur cette relecture de la jalousie.

Présenté en compétition au festival de Cannes en mai 2008, Adoration s'inscrit dans la parfaite continuité de la réflexion entreprise, depuis longtemps, par Atom Egoyan sur l'assujettissement de l'homme aux technologies de la communication. Un film qui, en incluant aujourd'hui Internet et le téléphone portable dans sa démarche, relègue au rang de vestiges les Family Viewing, Speaking Parts ou autres Calendar d'antan.

Cinq ans après la publication de notre dernier entretien, c'est avec grand plaisir que nous avons repris le dialogue avec Atom Egoyan. L'occasion de faire un point sur sa création hors cinéma et d'évoquer ses deux derniers longs métrages : "Les Trois Crimes de West Memphis" (sorti en France directement en vidéo après une unique projection au festival de Beaune) et "Captives", dont la construction et les thèmes (le rapport au temps, à la douleur et à la perte) renvoient à ses films les plus personnels.

"Le Voyage de Felicia" est aussi celui d'Atom Egoyan : le voici loin du Canada, en Angleterre. Voyage immobile, serait-on tenté de dire, tant on retrouve, redistribué avec une maestria grandissante, un univers obsessionnel et obsédant qui nous désarçonne d'autant plus que la mise en scène est précise jusqu'à la méticulosité.

Atom Egoyan avait déjà abordé le thème de ses origines, de façon oblique, dans "Calendar", et s'en était entretenu avec nous. Avec "Ararat", c'est "de front" qu'il aborde la question du génocide arménien, ou plutôt qu'il tente de répondre à l'interrogation : de quelle manière un cinéaste de fiction peut-il traiter du sujet ?

"La Vérité nue" - expression qui retranscrit mal le jeu de mots du titre original : "Where the Truth Lies" - est une oeuvre qui cultive le trompe-l'oeil sur plusieurs registres.

Le réalisateur canadien racontre une histoire de vengeance dans l'Amérique d'aujourd'hui, où le réel a des allures de cauchemar réveillé. Atom Egoyan s'explique.

En s'inspirant de l'affaire Kampusch, le cinéaste de "De Beaux lendemains" revient en virtuose à sa grande obsession : le roman familial. Rencontre.