La plupart réfute le terme. Pourtant, comme Najat Vallaud-Belkacem ou Rachida Dati, ces avocats, entrepreneurs ou politiques appartiennent bel et bien à une classe sociale différente de celles de leurs parents. Bourgeois, d'origine maghrébine, ils assument leur double culture, mais s'agacent d'être ramenés en permanence à leurs ascendances.

France d'en bas contre France d'en haut... La crise nourrit un nouveau procès des élites. Et c'est la crédibilité de toute la classe dirigeante qui est en jeu. Retour sur une exception française.

Si les élites se regroupent dans les centres-villes, les classes moyennes et populaires se mélangent davantage dans les périphéries urbaines, non sans créer quelques difficultés.

Le pouvoir n'est jamais aussi fragile que lorsqu'il s'impose par la violence : contesté, il risque de faciliter l'émergence d'une autre force, plus importante, et susceptible de le renverser. De tout temps, les puissants ont tenté de présenter leur emprise comme la manifestation terrestre d'un ″ordre″ naturel.

Davantage que les pressions directes, c'est le partage d'une même vision du monde qui rend la sphère médiatique si perméable à l'influence des pouvoirs dominants.

En France comme dans la plupart des démocraties libérales, les membres de la classe dirigeante constituent un groupe social conscient de lui et séparé des autres. Mais l'intégration à ce monde ne s'opère pas spontanément. Entamée au moment des études, elle se prolonge au sein de cercles élitistes, tel Le Siècle, et de réceptions mondaines où se coudoient les vedettes issues de divers horizons professionnels.