L'exposition témoigne des échanges culturels qui ont existé entre l'Empire ottoman et l'Europe au XVIe siècle. Elle montre aussi combien les artistes européens ont été fascinés par la culture ottomane et combien les sultans étaient curieux de la culture européenne. Portraits, costumes, livres, gravures, objets d'art soulignent cet attrait et son influence. ©Electre 2015

Des historiens tentent de cerner ce qu'a pu être l'identité ottomane à partir de l'étude de 57 textes d'origines diverses, écrits entre le XVe et le XXe siècle, pour la plupart traduits pour la première fois en français. Chaque traduction est introduite par une présentation du contexte et de tous les éléments permettant sa compréhension. ©Electre 2020

La prise de Constantinople (1453), la bataille navale de Lépante (1571), le siège de Vienne (1683), les massacres des patriotes grecs à Chio (1822) ou l'entrée en guerre aux côtés de l'Allemagne en 1914 jalonnent des siècles d'affrontements sans cesse recommencés entre l'Europe et l'Empire ottoman. Pourtant, la chrétienté et les sujets du sultan d'Istanbul ne parlèrent pas seulement - on l'oublie trop - le langage des armes. Ainsi, regardé en Occident comme un despote d'un autre temps, le sultan sut se faire réformateur, prêt à adopter les nouveautés culturelles, administratives, juridiques en usage en Europe. L'apparence même des Ottomans céda à la modernisation : au turban et au pantalon bouffant, on substitua bientôt la redingote (ou stambouline) et le fez, avant que Mustafa Kemal n'imposât le chapeau. Si bien qu'à la peur des Turcs, l'Europe mêla la curiosité, à la répulsion un certain attrait, au refus de l'autre une troublante fascination. Elle adopta ses tapis, ses tulipes, son café, l'architecture de ses kiosques et ses rythmes musicaux. L'Empire ottoman et l'Europe, tout en se déchirant, ne se sont pas ignorés ; ils ont su commercer, s'allier ou nouer des relations diplomatiques. En brossant près de sept siècles de relations à la fois belliqueuses et pacifiques, en faisant dialoguer des cultures que tout semblait séparer, l'ouvrage de Jean-François Solnon bouscule nombre de préjugés.

Les années 1840 marquent l'Eveil de l'Arménie, le point de départ de la renaissance d'une nation. Les notables, concentrés dans la capitale ottomane, s'intéressent pour la première fois au sort de leurs compatriotes dans les provinces anatoliennes. Ils luttent contre la famine qui y sévit, et l'illettrisme lié à l'absence d'écoles. Meguerditch Béchiktachlian, un poète catholique, prêche la laïcité. Il appelle à la fraternité de son peuple au grand dam de Rome. En 1846, Déroyénts traduit Les Pensées de Pascal et les publie à Constantinople. Toujours en 1846, le même publie le journal Hayasdan - Arménie. L'éveil s'amplifie en 1855 : Gabriel Aïvazovski et Ambroise Calfa fondent La Colombe du Massis à Paris, et Meguerditch Khrimian sort L'Aigle du Vaspouragan à Üsküdar, en Constantinople d'Asie. En 1860, Meguerditch Dikranian rédige un abécédaire kurde-arménien pour alphabétiser les Kurdes, réformer le Kurdistan. Ces hommes portent les espérances d'un peuple et agissent en fidèles sujets de la mosaïque ottomane. Léon de Korikosz et Khorène Calfa Narbey, princes de Lusignan, travaillent au projet d'un royaume arménien, ou à une administration autonome des provinces orientales de l'Empire. Le premier a le soutien de la France de Napoléon III, le second celui de la Russie d'Alexandre II. Onnik Jamgocyan retourne aux sources, exploite la presse arménienne du 19e siècle grâce à une totale proximité avec ce monde, profite de sa maitrise du turc pour compléter sa recherche, et propose une nouvelle histoire du peuple arménien pour un public plus vaste. Il montre le rôle de la « nation fidèle » dans les réformes de l'agriculture et de l'agronomie ottomanes. Il apporte une étude novatrice sur Chouchi, la perle du Karabagh, un sujet ô combien d'actualité. L'Eveil de l'Arménie, une histoire inédite, préfacé par le Prof. Gérard Dédéyan, traite d'une des plus importantes périodes de l'histoire arménienne, et insiste sur l'importance de la diplomatie française du Second Empire.

Capturé lors de la bataille de Nicopolis en 1394, J. Schiltberger, jeune homme d'armes bavarois, s'est retrouvé propulsé dans les plaines d'Asie centrale en plein chaos. Il rapporte les événements auxquels il a pris part et livre un témoignage personnel sur les batailles traversées et sur les moeurs et coutumes religieuses des peuples rencontrés. ©Electre 2024