Que serait la pratique infirmière sans le corps de l'autre ? Dans ses parties physique et psychologique, le corps devient le lieu du soin et il convient donc de l'accueillir. Le patient livre ce corps si fragile ou si fort, si imparfait ou si parfait, vieillissant ou jeune, en s'en remettant aux "bons soins" des soignants. Que ce soin le protège, le mutile, l'affaiblisse, l'explore, le touche, le mobilise ou le réconforte, le professionnel aura pour seul objectif de le maintenir en santé ou de l'accompagner à la fin de sa vie avec respect et bienveillance.

L'épidémie oblige parfois le personnel médical de première ligne à trier les malades. Mais quels critères d'urgence appliquer ?

Depuis une trentaine d'années, les progrès de la médecine et des sciences dans le domaine de la procréation ont permis des avancées stupéfiantes. En 1982, en France, naissait Amandine, premier "bébé éprouvette", un événement qui inaugurait une série de découvertes ouvrant aux humains en mal de procréer des possibilités nouvelles, inimaginables pour les générations qui nous ont précédés. Il était normal que ces nouvelles possibilités fassent bouger nos sociétés et les poussent à remanier leur vision de la procréation, de la famille et du couple.

Ai-je le droit de me supprimer ? Une fin de vie programmée est-elle éthiquement, personnellement et socialement acceptable ? Ai-je besoin des médecins pour finir ?

L'éthique, c'est une inquiétude, c'est-à-dire une absence de quiétude. J'ai coutume de dire que si mes auditeurs partent avec beaucoup de questions, j'ai réussi ; s'ils partent avec quelques certitudes individuelles, j'ai échoué. Toute la démarche éthique consiste à remplacer des certitudes individuelles par des doutes collectifs, car ces doutes sont beaucoup plus utiles et fertiles dans une société que les positions de chaque personne. La religion est une vérité révélée, la morale est une série de règles, mais seule l'éthique s'interroge.

La procréation médicalement assistée (PMA) est réservée aux couples hétérosexuels stériles. Un "Manifeste des 130 médecins" revendiquant la pratique de PMA illégales demande notamment son autorisation pour toutes les femmes. Le journal "Le Monde" présente ce Manifeste comme un geste éthique et politique majeur. Inversement pour Jacques Testart, il s'agit d'une perte majeure des repères humanistes fondamentaux.

Pour l'obstétricien, père scientifique du premier bébé-éprouvette, des pratiques médicales, comme la procréation médicalement assistée pour toutes les femmes ou l'autoconservation des ovocytes, doivent être encadrées, mais ne pas subir d'interdiction. Explications.