Construit à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900 et consacré initialement à la gloire de l'art français, le Grand Palais a été le révélateur privilégié de l'évolution de la civilisation moderne en hébergeant de nombreux salons consacrés aux grandes innovations techniques du XXe siècle : les salons de l'automobile, de l'aviation et des arts ménagers en sont les plus grands exemples.

Publié à l'occasion de l'exposition qui se tiendra été 2007 au musée d'Orsay, l'ouvrage présente une cinquantaine de projets architecturaux dessinés à l'occasion des expositions universelles de Paris. Cette collection provenant du musée et du fonds Eiffel permet d'illustrer l'imagination des architectes, la diversité des édifices et de rendre la vie à certaines réalisations.

Fêtes du commerce, de l'industrie et de la technique, les expositions universelles et internationales ont aussi joué un grand rôle dans la formation du regard occidental sur le monde et sur l'altérité. Avec leurs pavillons, leurs décors monumentaux, leurs " indigènes ", elles offraient à un public enthousiaste une vision spectaculaire et exotique de ces contrées mystérieuses explorées, " pacifiées " ou colonisées. Elles ont contribué à l'essor de l'ethnologie et à sa vulgarisation, mais c'est sur le plan artistique que la rencontre entre les cultures a été le plus riche avec, en particulier, la redécouverte des arts islamiques et la vogue du japonisme. À travers des sources originales - documents préparatoires, plans, dessins d'architecture, photographies- conservées aux Archives nationales, Exotiques expositions témoigne de ce brassage des cultures mais aussi de ses limites. Tandis que l'on s'interrogeait sur la " nature " de l'homme et sur ses origines et que l'idéologie coloniale affirmait la supériorité de la " race blanche ", les expositions universelles ont vu se croiser deux mondes, " sauvage " et " civilisé ", sans réelles possibilités de dialogue.

Une étude sur la fabrique identitaire en jeu dans les expositions universelles. L'ouvrage souligne la portée des questionnements sur les classifications, les fonctions du passé et les instrumentalisations de l'histoire, et enfin l'affirmation des nationalismes et les vitrines scientifiques et artistiques offertes par les expositions pour la légitimation des Etats.