Il y a trois ans, nous consacrions notre numéro d'été à l'érotisme avec une ambition aussi joyeuse que théorique. Pourquoi y revenir ? Parce que dans le cinéma récent l'érotisme reste trop souvent en souffrance : d'un côté la plupart des films s'en débarrassent, par puritanisme, et la chair déserte les écrans à mesure qu'elle envahit Internet ; de l'autre des films récents posent la question du sexe de manière spectaculaire, mais comme un problème - « La Vie d'Adèle », « Nymphomaniac », « The Smell If Us ».

Les plus fidèles de nos lecteurs s'en souviennent : l'érotisme et l'expression de l'amour charnel sur les écrans ont occupé une place privilégiée dans les deux premières décennies de "Positif". Sans parler de nos numéros spéciaux consacrés à l'érotisme, la rubrique d'Eric Losfeld "Nous ne pensons qu'à..." a magnifié, de juin 1966 à janvier 1968, quelques-unes des actrices les plus déshabillées du moment.