Le numéro un de la distribution des livres et des disques en France n'agite pas que des idées. Depuis plusieurs mois, il fait aussi vibrer les plus beaux noms du Gotha des affaires. Dans les coulisses, que d'empoignades pour arriver à mettre la main sur cet ancien fleuron de l'économie sociale...

En prenant le contrôle de l'une des entreprises phares de la civilisation des loisirs, la puissante GMF entrait délibérément dans le monde des affaires. Huit ans après, son PDG, Jean-Louis Pétriat, est contraint de s'en séparer. Pourtant, les résultats et le renom de la maison n'ont jamais été aussi bons. Alors ? Notre enquête.

Boxeur, manager, agitateur d'idées, collectionneur d'autographes, le nouveau patron de la Fnac veut redonner à cette entreprise son glamour d'autrefois.

Culture et sportif : pas facile de concilier ces deux mots dans une institution comme la Fnac, où le personnel, très syndiqué, défend son indépendance. Voyage au sein d'un temple de la consommation fréquenté par 15 millions de Français.

Les deux enseignes culturelles s'affrontent à distance, avec des choix d'implantation et des axes de développement différents

Il est quasi inévitable, en poussant la porte d'une Fnac, de tomber sur une exposition de photos de William Klein, Max Pam ou Jan Saudek.

En 1955, Edouard Boubat prend sa première photographie dans les jardins du Sénat, à Paris. Cinquante ans plus tard, cette photo est exposée sur les grilles du jardin, parmi 90 autres chefs-d'oeuvre de l'histoire de la photographie.

Depuis juillet dernier, la Fnac essaie de racheter Darty. A force de traîner en longueur, un nouveau soupirant est sorti du bois : Conforama - la division française du groupe sud-africain Steinhoff - vient de faire connaître son intérêt. Il proposera un prix similaire à celui de la Fnac.

Alexandre Bompard, troisième patron en trois ans, est chargé de vendre la Fnac au meilleur prix. Son actionnaire, le groupe Pinault, également propriétaire de Gucci, préfère les marges du luxe à celles des livres.

Face à la crise des ventes des objets culturels, son patron, Alexandre Bompard, choisit la diversification : il ouvre de nouveaux points de vente. Et crée un rayon maison.

La chaîne de magasins culturels est touchée par la crise et la concurrence d'Internet. Mais son patron, Alexandre Bompard, compte sur sa marque et sa position de leader pour séduire les investisseurs.

En surface : une image d'agitateur culturel. En profondeur : un statut de leader synonyme de normalisation.