Le roman-monstre de William H. Gass, l'un des rois de la littérature US, enfin traduit : "Le Tunnel" fouille les mémoires d'un salaud, qui finira par creuser littéralement un tunnel sous sa maison.

William Gass, le génial styliste, ose avec "Le Musée de l'inhumanité" un roman narquois sur l'imposture d'un universitaire misanthrope.

Somme de plus de sept cents pages, "Le Tunnel" est l'oeuvre d'un grand écrivain américain méconnu.

C'est ainsi qu'à l'orée du quatrième chapitre du "Tunnel", le narrateur, Willima Frederick Kohler le bien nommé ("Kohler", c'est le mineur, en allemand), historien spécialiste du Troisième Reich qui affiche sa sympathie pour l'idéologie nazie, annonce son étrange passage à l'acte.

William Gass, considéré comme un des géants de la littérature américaine, est fasciné par les nazis et par la Seconde Guerre mondiale, à l'image de nombre de ses confrères. Dans son troisième roman, il met en scène un réfugié autrichien, professeur de musique dans l'Ohio, esclave de pensées obsédantes concernant son fictif « Musée de l'Inhumanité ». Est-ce là une métaphore de son pays d'adoption ?

Plus de dix ans après sa parution aux Etats-Unis, "Le Tunnel" de William H.Gass est publié en France. Un livre monumental qui permet de redécouvrir un auteur aussi célébré que critiqué de l'autre côté de l'Atlantique.

William Gass est l'un des meilleurs stylistes d'outre-Atlantique. Avec "Le Tunnel", il livre un roman âpre dans lequel il déverse tous les cauchemars d'une vie sans illusions.