L'opposition entre droite et gauche veut-elle encore dire quelque chose ? Ce qui est sûr, au moins, c'est qu'elle est en pleine évolution, avec la redéfinition de ses pôles. Fabrice Garniron éclaire un aspect majeur de la recomposition de la gauche.

Le clivage gauche-droite a encore de beaux jours devant lui.

Les élections européennes auront lieu dans moins d'un an. Minoritaire dans le pays, la gauche n'a toujours pas réglé la question de son rapport à la construction européenne, qui la divise profondément. Le conflit idéologique n'est pas près de s'arrêter.

Le leader de La France insoumise a progressivement adouci son discours vis-à-vis du reste de la gauche. Son plan ? Devenir le tenant du "tout sauf Macron" progressiste pour la prochaine présidentielle.

L'un est un historien, professeur au Collège de France, né en 1948 ; l'autre, un artiste, né en 1971 : Pierre Rosanvallon et David Lescot incarnent deux gauches, dont l'une demande des comptes à l'autre, ralliée au capitalisme dans sa version néolibérale. Sommaire. Gauche : histoire d'une gueule de bois. Le vaisseau fantôme de la gauche libérale.

Au milieu des années 1960, alors que la guerre froide semblait figée, l'esprit d'une "nouvelle gauche" émergeait à l'Ouest. Bien qu'il ait été encouragé par des événements dans le tiers-monde, il partait de l'idée que les travaux de Karl Marx, souvent mal compris (ou mal employés), présentaient une théorie capable d'expliquer le malaise face au présent et d'offrir un plan d'action pour l'avenir.

Il me semble parfois que les grands écrivains n'inventent rien. Ils répètent. Mais, en répétant un mot courant d'une certaine façon, ils nous confrontent au réel, à ce bord de la table qui ressemble au reste de la table, mais qui n'en est pas moins sa limite. L'oeuf en sait quelque chose. S'il y roule, il tombe de haut et se casse.

Succès de sa marche pour la VIème République, prestation remarquée au débat de TF1... Il a maintenant dépassé Benot Hamon dans les sondages. Le candidat de "La France insoumise" fait bouger les lignes à gauche, au détriment du PS, plus divisé que jamais.

Les anciens socialistes chantaient "Le temps des cerises", les nouveaux n'ont retenu que les sifflets du merle moqueur. Les têtes d'oiseaux sifflent donc, dans les meetings de Benot Hamon, elles sifflent Manuel Valls, comme si le premier tour de l'élection présidentielle n'avait d'autre lendemain que le prochain congrès du PS.

Le grand chamboule-tout de dimanche annonce un second tour à l'issue plus incertaine que certains ne le prédisent. Et les deux semaines de campagne promettent un affrontement d'une grande brutalité. Sommaire. Le big bang Macron. Marine Le Pen se rêve en leader de l'opposition. Droite, année zéro. Mélenchon, le premier de la gauche. Pour se sauver, le PS veut tourner la page Hamon.

Les résultats du premier tour ont mis en évidence les clivages de l'Hexagone : urbains face aux ruraux, diplômés face aux déclassés, optimistes face aux pessimistes. Le leader d'En marche, s'il veut être élu et à même de diriger le pays, devra transcender ces divisions. Sommaire. Monsieur Macron, à vous de réconcilier les deux France. Un vote de classe. Macron, en quête d'unité nationale. A droite, les divisions se ramassent à la pelle. PS, c'est la lutte finale. Les fractures françaises. 1990-2017, huit regards sur une France blessée. Amiens, la ville de Macron et des délocalisations.

Emmanuel Macron affirme que le vrai clivage politique se situe désormais entre conservateurs et progressistes. Mais le concept, hérité des Lumières et de la gauche, n'est-il pas devenu un mot-valise permettant d'en abandonner d'autres - socialisme, par exemple - sans rien créer de nouveau ?