Alors que le gouvernement d'Alexis Tsipras s'est engagé à réduire drastiquement le montant des créances douteuses grecques, les enchères publiques forcées de maisons ou de biens se multiplient. Au risque de mettre à mal la cohésion sociale du pays.

C'est ce lundi qu'a pris fin le troisième programme d'aide au pays. Une page traumatisante se tourne, mais l'avenir reste lourd d'incertitudes.

Les difficultés d'Athènes, menacée de faillite, pèsent sur l'ensemble des pays de la zone monétaire. Elles constituent aussi le plus sérieux test de résistance pour la devise européenne depuis son entrée en vigueur.

Plus de 200 000 salariés perçoivent une part de leur rémunération sous forme de "tickets de rationnement". Une façon d'échapper à l'impôt dans un pays en plein marasme économique.

Alors que le gouvernement vient d'obtenir le versement d'une nouvelle tranche de prêt, l'austérité s'aggrave. Les retraites ont été abaissées pour la ... treizième fois, et l'entraide familiale ne suffit plus pour échapper à la misère. La pauvreté s'envole et les jeunes sont condamnés à l'exil. Reportage.

Le 20 août 2018, la Grèce mettre fin à 8 années d'assistance financière, couplée à un plan d'austérité draconien. Elle dispose d'atouts pour retrouver son indépendance financière : un budget redevenu excédentaire, l'accès aux marchés financiers est facilité par la décrue des taux d'intérêt, etc. Mais la question de la soutenabilité de la dette reste entière. Elle s'élève à 320 milliards d'euros, soit 179% du PIB. Des détails. Données chiffrées.

La Grèce a connu une exceptionnelle année 2004. Deux ans plus tard, le pays doit faire face à d'autres défis, sans doute encore plus difficiles à relever, notamment le manque de confiance des citoyens dans la sphère politique, les contraintes de l'assainissement des finances publiques, le développement inégal de l'économie, sans parler de ses relations avec la Turquie, que parasite la non-résolution du problème chypriote.

Premier coup de semonce pour le gouvernement : dès la fin février, un large mouvement de grève, essentiellement dans le secteur public, a paralysé Athènes. Les Grecs réclament surtout que les mesures prises soient équitablement réparties.

La crise grecque n'est pas inédite. D'autres pays accablés par le fardeau de la dette ont parfois choisi de ne plus payer, comme l'Argentine des décennies 1990-2000. Cet exemple emblématique illustre aussi bien les logiques qui conduisent à la catastrophe que les mécanismes qui pourraient permettre à Athènes de desserrer l'étau.