La soucoupe posée près du café qui vient d'arriver est remplie de petits chocolats. De quoi rendre Michael Haneke euphorique. ″Il ne faut pas exagérer, rétorque le cinéaste autrichien. Mais de bonne humeur, oui.″ De fait, contrairement à ce que laissent croire sa barbe coupée avec une rigueur très millimétrée et ses histoires aux teintes essentiellement dramatiques, l'homme est rieur. Et bon vivant. Ce qui ne l'empêche pas d'assumer la gravité de ses films, de ″Funny Games″ à ″La Pianiste″, de ″Caché ″ à ″Code inconnu″.

Toute l'oeuvre de Michael Haneke est hantée par la violence et l'inhumanité, comme Funny Games ou La Pianiste. Dans Le Ruban blanc, son dixième long-métrage, il interroge les origines du nazisme.

Le réalisateur autrichien Michael Haneke, après avoir obtenu sa première Palme d'or pour ″Le Ruban blanc″, remporte sa deuxième avec son magnifique ″Amour″... Sombre, mélancolique, d'un classicisme impressionnant. Dans un entretien fleuve de plus d'1h30, qui s'est déroulé à l'hôtel Raphaël, le cinéaste nous a livré des clés de son cinéma, ses goûts de lecteur et de cinéphile, sa vision du monde. Le réalisateur était de très bonne humeur et donc, nous aussi.

Dix ans après, Michael Haneke réalise le remake américain de son terrible jeu de massacre, Funny Games. Une copie conforme sans concession.

Avec Le Ruban blanc, Michael Haneke revient aux racines du mal qui a, entre autres, accouché du nazisme. Une parabole valable pour tous les totalitarismes d'hier et d'aujourd'hui. Elle lui a permis de remporter une Palme d'or.

Palme d'or au dernier festival de Cannes, Le Ruban blanc est sans conteste le film le plus ambitieux de Michael Haneke. En plongeant au coeur d'un village allemand en 1913, il s'intéresse au poids d'une éducation rigoriste sur les comportements d'enfants qui, plus tard, feront partie de l'Allemagne nazie.

La vie d'une aimable famille parisienne est bouleversée par l'envoi de simples cassettes vidéo cadrant un immeubles et sa rue. Derrière sa belle assurance de journaliste littéraire, le protagoniste - remarquablement interprété par Daniel Auteuil - aurait-il quelque coupable secret à cacher ?

Ses films ont choqué le public du Festival de Cannes, dont la prochaine édition se déroule du 14 au 2 5 mai 2014. Ce qui ne l'a pas empêché de remporter par deux fois la Palme d'or. Dialogue avec un cinéaste fasciné par les ambiguïtés de la morale.

Mis à part le casting et la langue, le cinéate autrichien a refait à l'identique un de ses propres films, "Funny Games" : du jamais-vu.

L'"Amour", c'est celui que porte un vieil homme (Jean-Louis Trintignant) à sa femme (Emmanuelle Riva) qui se meurt. Film magnifique qui a valu au cinéaste du "Ruban blanc" sa seconde palme d'or.