Un psychiatre découvre derrière le vernis glamour de la haute couture un monde de faux-semblants peuplé de créateurs tyranniques et de jeunes femmes anorexiques. Il hésite sur le diagnostic à poser : est-ce l’univers de la mode qui est malade ou bien toute notre société ?

Longtemps, ils ont été les hommes de l'ombre de la mode. Ceux qui tenaient les cordons de la bourse pendant que les directeurs artistiques prenaient toute la lumière. Mais la crise et la concurrence qui agitent le secteur ont rééquilibré le rapport de force. Et les PDG jouent désormais eux aussi les VIP dans les défilés. De nouveaux profils ont émergé : des gestionnaires aguerris certes, mais surtout rompus aux codes du milieu. Capables de dompter les ego, ils ont pour mission d'accorder la créativité aux exigences du marché.

Le 7 janvier 2002, journalistes, amis et personnalités se pressent au 5 avenue Marceau, siège de la maison Saint Laurent. A 65 ans, dans une ambiance recueillie à l'extrême, le créateur annonce son retrait. L'artiste, à bout de force, rend les armes. L'époque a changé : la jeune génération, plus extravagante, a pris le pouvoir. A l'heure où deux musées qui lui sont consacrés ouvrent leurs portes à Paris et Marrakech, "M" livre le récit des derniers instants de Saint Laurent couturier.

Les semaines de la mode à New York, Londres et Milan, qui viennent de s'achever, ont su mêler détournement et hommage au passé, quand certaines collections revisitaient brillamment les années 1990, d'autres réinterprétaient des accessoires et des couleurs que l'on pensait démodés, de l'éternel cycle de la mode.

Depuis sa création en 1837, la maison du Faubourg Saint-Honoré creuse son sillon : celui d'une entreprise familiale aux méthodes artisanales, préservées avec un soin jaloux. Mais n'allez pas prononcer ici le mot luxe, ni mentionner le prix de certains sacs mythiques, on vous répondra savoir-faire et tradition. Et, un peu, modernité. Petit à petit, une nouvelle génération prend les rênes. Visite guidée d'un monument.

Pour piquer la curiosité du public et promouvoir leurs nouvelles collections, les grandes maisons copient le système ddes jeunes créateurs. Et multiplient les boutiques temporaires.

Lettré, insolent, curieux de tout, bourreau de travail, le "Kaiser" de la mode s'est éteint le 19 février 2019 à 85 ans. Nous allons désormais beaucoup nous ennuyer.

Fibres recyclées, traitements écologiques, traçabilité... Les marques se mobilisent pour l'environnement.

Depuis plusieurs années, la haute couture et le prêt-à-porter de luxe se fraient un chemin dans les maisons de vente aux enchères. Un marché qui ne rapporte pas autant que l'art, mais offre une grande visibilité aux Christie's, Sotheby's ou Artcurial, organisateur ces jours-ci d'une vente événement de pièces Martin Margiela.

Lors des semaines de la mode qui viennent de s'achever, les collections automne-hiver 2019-2020 se sont distinguées par un vivier de jeunes créateurs à New York, la quête d'une allure sophistiquées à Londres, pour finir sur une séduisante extravagance à Milan, assombrie par la disparition de Karl Lagerfeld.

L’aventure pouvait sembler audacieuse. En 2004, Karl Lagerfeld signe une collection pour l’enseigne de prêt-à-porter bon marché H&M. Une première pour un grand couturier. Dans les magasins de la chaîne suédoise, c’est l’émeute. A 70 ans, l’homme au catogan devient bien plus qu’une personnalité. Un changement de statut que confirmera, la même année, le défilé Chanel, où il convie l’actrice hollywoodienne Nicole Kidman. Ce coup médiatique achève de faire de lui une star parmi les stars, comme l’a montré le retentissement de sa mort, le 19 février 2019.