En se fixant des objectifs impossibles sur trois fronts - Irak, Palestine, Liban -, les Etats-Unis et Israël se sont condamnés à un cuisant échec.

Depuis la guerre de l'été 2006, l'Etat hébreu et le Hezbollah se préparent à une nouvelle confrontation. Pour l'instant, le conflit syrien retarde l'échéance. Mais pour combien de temps encore ?

Avec quelques milliers de partisans, la guérilla chiite tient tête depuis quinze ans à l'armée israélienne. Mais Jérusalem ne peut se résoudre à retirer ses troupes, faute d'un accord avec Damas, qui entend récupérer, en échange, le plateau du Golan.

En proposant brusquement d'appliquer une résolution de l'ONU qu'Israël avait superbement ignorée pendant vingt ans, et qui lui enjoint d'évacuer le Sud-Liban, le Premier ministre israélien a jeté le désarroi à la fois à Washington et à Paris, à Beyrouth et à Damas.

Malgré l'ampleur des moyens déployés par l'armée israélienne du Sud-Liban, le dispositif militaire du Hezbollah est presque intact après deux semaines de combats. Et ce sont les civils qui portent tout le poids de la guerre.

Alors que des perspectives de refondation d'un Etat libanais indépendant étaient en vue depuis le départ des Syriens, l'attaque israélienne de cet été remet le Liban sur le fil. Si l'envergure de l'action de Tsahal a contraint une grande partie de la société à un soutien tacite du Hezbollah, celui-ci devra clarifier sa stratégie, entre intégration politique et action militaire.

Suite à la mort le 18 avril 1996, de plus de cent civils libanais venus se réfugier dans un camp de l'Onu, après le déclenchement de l'opération "Raisins de la colère" par l'armée israélienne, une enquête a permis de clarifier les responsabilités...

"Si c'était à refaire, je le referais", a déclaré Ehoud Olmert à propos du conflit.