Même larvée, la crise est là, bien que le Japon demeure la deuxième puissance économique et la première puissance financière au monde.

Depuis vingt ans, Tokyo accepte bon an mal an les exigences de Washington en matière d'ouverture économique. Le bilan est contrasté et suscite quelques réserves.

Le Japon veut en finir avec la déflation.

Le nationalisme économique du premier ministre Shinzo Abe pourrait entrer en collision avec celui de la Chine. Quand les éléphants se battent, l'herbe souffre.

Malgré la croissance poussive et la morosité ambiante, le pays possède de nombreuses ressources pour sortir de la crise. L'avis d'un vétéran du journalisme économique.

Pour gagner la guerre économique, les dirigeants placent les intérêts des grandes entreprises avant ceux des Japonais, déplore le philosophe Tatsuru Uchida.

Japon. Shinzo Abe a engagé une réforme gonflée, mais la bulle menace d'éclater.

Le plan économique de Shinzo Abe n'a pas donné les résultats escomptés. Le Japon n'est plus ce qu'il était.

Décryptage, début 2014, des Abenomics, surnom donné à la politique mené par le premier ministre japonais Shinzo Abe au pouvoir depuis fin 2012, à l'origine du rétablissement économique du pays. Premier résultat : le taux d'inflation redevient positif (1,5% en novembre 2013) après 15 ans continus de déflation. Ce reversement est dû à une politique d'expansion monétaire. Deuxième axe de la politique de M. Abe : la relance budgétaire de l'activité par l'investissement public (1,4% du PIB sur 2013-2014) en attendant le retour des investissements privés.

Devant un parterre de dirigeants d'entreprise, Mme Miyako Suda, membre de la Banque centrale du Japon, n'a guère pris de gants : L'économie du Japon, a-t-elle déclaré, est tombée d'une falaise dans une vallée profonde et, désormais, elle erre dans la boue par un brouillard dense. L'image, dont rend compte le Financial Times, est osée, mais elle décrit parfaitement la réalité.