″Nous, à l'école, on avait l'estrade, quand le prof entrait, on se levait″, se souvient Rama Yade. ″Et alors ?″, répond Daniel Cohn-Bendit. Elle vient d'écrire un essai, ″Lettre à la jeunesse″, il a aussi son avis sur la question.

Qu'ils appartiennent aux nouvelles élites ou qu'ils soient socialement défavorisés, les jeunes Japonais rejettent le mode de vie laborieux et ennuyeux qui caractérise le salariat classique.

A la suite des émeutes d'août dernier, ″The Guardian″ a ouvert ses colonnes à des sociologues qui ont enquêté dans les quartiers les plus touchés.

Partout où ils vivent - en famille, à l'école ou dans la rue -, les mineurs inquiètent leurs ainés. Face à ce malaise, les procès d'intention faits à tous les partenaires de l'éducation ne manquent pas ; ils constituent pourtant une voie sans issue.

Trouver sa voie, trouver l'âme soeur, quitter ses parents, s'insérer dans la vie active... : ces grandes étapes, qui scandaient autrefois le passage à l'âge adulte, passent désormais par de longs tâtonnements et sont devenues réversibles. De Tanguy aux Indignés en passant par les stagiaires de ″Génération précaire″ et les globe-trotteurs de la ″génération Erasmus″, de nouvelles figures sont apparues sur la scène publique. Elles révèlent de nouvelles façons de vivre sa jeunesse, d'envisager son avenir et de composer sa vie.

Agrafage de postérieurs, courses folles en chariots de supermarché ou sauts de l'ange sans filet... Les adeptes de l'émission américaine "Jackass" font de la résistance à l'âge adulte. Plongée dans l'univers très "pipi-caca" d'une jeunesse qui a décidé d'en rire.

La flambée des incivilités et des violences constatées chez des adolescents de plus en plus jeunes s'explique par les transformations de la société adulte. Si nous ne savons plus venir en aide aux adolescents en difficulté, il serait temps de nous demander pourquoi. Et de nous interroger sur l'opportunité, peut-être, de prendre des mesures radicales.

Réputée pour ses recherches sur la santé des adolescents, Marie Choquet s'insurge.

Que les jeunes peinent à trouver leur place n'est pas nouveau. Qu'ils se sentent incompris, mal-aimés ne date pas d'hier. Pourtant, en ce début de XXIe siècle, le fossé semble plus profond que jamais entre responsables politiques et jeunes.

Joëlle Bordet intervient depuis vingt ans auprès des ados des cités qui se replient sur des "microsociétés de survie". Psychosociologue soucieuse de mêler l'urbain et l'humain, elle publie un plaidoyer pour sortir de la "spirale sécuritaire" grâce au maintien du lien des jeunes avec les institutions.

Gratuité, échange, critique des institutions... En diffusant ces valeurs, les jeunes ″élevés″ aux nouvelles technologies sont en train de transformer les comportements, selon la sociologue.