Hans Jonas naît en 1903 en Allemagne, quasiment avec le siècle dont il traversera les épreuves qui marqueront sa philosophie. La perception de son oeuvre est rarement appréhendée dans sa continuité et dans son unité. Pourtant, fort d'une philosophie de la vie, il prend en charge les défis contemporains lancés par la technique en proposant une éthique originale de la responsabilité.

Né allemand en 1903, volontaire juif sous uniforme britannique pendant la guerre, élève de Heidegger et ami de Hannah Arendt, Hans Jonas raconte sa vie exemplaire.

L'un des grands textes de référence des milieux écologistes est "Le Principe responsabilité", ouvrage du philosophe allemand Hans Jonas, paru en 1979. H. Jonas explique qu'il convient d'anticiper les conséquences éventuellement destructrices de nos actions car le pouvoir des sciences et des techniques nous confère la responsabilité de léguer aux générations futures une Terre habitable.

Pour son père, qui dirigeait une entreprise de textile, la chose était claire depuis le début : "Hans fera des études". Qu'il étudie pour un gagne-pain ou non, cela n'avait aucune importance et la firme procurerait toujours assez d'argent pour soutenir quelqu'un ayant un métier qui ne nourrisse pas son homme, "par exemple celui de philosophe".

Le nom de Hans Jonas est bien connu mais les bizarreries des politiques éditoriales font que sa pensée ne nous parvient que de façon tronquée. Malgré l'importance considérable qu'ils auront eue sur la pensée allemande, ses travaux sur la gnose sont inaccessibles aux lecteurs francophones tandis que des textes mineurs sont publiés en format de poche. Nous devons donc nous réjouir que nous arrivent enfin quatre des douze chapitres de ″Technique, médecine et éthique″ qui, écrit dans le prolongement du célébrissime ″Principe responsabilité″, en proposait une application pratique.

Le double intérêt de l'auteur de "Principe responsabilité" pour les sciences de la nature et la gnose n'était pas un fruit du hasard. Dans chacun des cas, il s'affrontait à la représentation d'un monde de plus en plus étranger à l'homme...

Le Jonas de l'"écologie philosophique" est bien connu, et encore plus son titre "Le Principe responsabilité". "Le Jonas du gnosticisme" l'est d'autant moins que le seul de ses ouvrages en la matière qui ait été traduit en français est épuisé de longue date. Or, comme lui-même le remarque plaisamment, les deux forment "une seule et même personne", et même un seul et même philosophe. Ce livre a le mérite de le montrer.