Le célèbre climatologue et ancien vice-président du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) Jean Jouzel est un infatigable militant de la lutte contre le dérèglement climatique. Il nous rappelle, dans cette interview, comment, et combien, l'expertise scientifique sur le climat peut éclairer la décision publique

Le bilan de la COP 26 apparaît contrasté. D’un côté, les instances politiques prennent en compte le travail des scientifiques du Giec et un nombre croissant de pays ont adopté l’objectif de neutralité carbone à horizon de 2050, nécessaire pour limiter le réchauffement à 1,5 degré. De l’autre, les mesures effectives sont très insuffisantes. La solidarité avec les pays du Sud est déficiente. Même dans les pays développés, l’adaptation aux conséquences du réchauffement climatique sera très difficile.

Grand nom de la lutte contre le réchauffement, le scientifique Jean Jouzel suivra de près les travaux de la Convention citoyenne sur le climat.

Entretien. On peut encore réussir à limiter le réchauffement climatique à 2 °C. Pour cela, il faut sortir d'urgence des fossiles. Mais c'est un pari gagnant.

Le changement climatique est irréversible, mais il est encore possible d'en limiter l'ampleur si nous agissons rapidement, selon le climatologue Jean Jouzel.

Saison cyclonique record, inondations et crues dévastatrices, sécheresse prolongée, mégafeux en Amazonie, en Californie, en Australie... Qu'est-ce que cette succession d'événements extrêmes ayant marqué l'actualité ces derniers mois inspire à Jean Jouzel ?

Le climatologue Jean Jouzel vient de sortir un livre d'entretiens où il raconte son itinéraire de chercheur engagé pour le climat. Il a contribué, depuis les années 1970, à un travail mondialement reconnu sur l'étude des climats du passé pour comprendre le climat présent à partir de l'analyse de carottes de glace. Il explique inlassablement au grand public la mécanique du réchauffement et la gravité du problème, mais nourrit aussi la réflexion sur les réponses.

Au lendemain des annonces d'Emmanuel Macron, l'ancien vice-président du Giec, Jean Jouzel, déplore un manque d'ambition et craint l'émergence d'un nouveau discours climatosceptique.