Les résultats de l'élection historique à la tête de l'Etat révèlent un pays déchiré. Comment le président Joseph Kabila compte-t-il faire pour recoller les morceaux ?

La large élection de Joseph Kabila à la présidence de la République n'est pour l'instant contestée par Jean-Pierre Bemba, son challengeur, qu'avec modération.

A la lumière des résultats des législatives, qui confirment le verdict du premier tour de la présidentielle, le chef de l'Etat sortant paraît bien placé pour se succéder à lui-même.

Le président Joseph Kabila et son challenger Jean-Pierre Bemba s'affronteront au second tour de la présidentielle. Mais, à Kinshasa, leurs gardes respectives se sont déjà violemment opposées. Malgrè le retour au calme, le processus électoral reste menacé.

Le chef de l'Etat le voulait, le Parlement l'a fait. Le 14 janvier 2011, le mode de scrutin pour la présidentielle a été modifié. Au grand dam de l'opposition, qui, pour avoir une chance de l'emporter, devra désigner un candidat unique.

Il y a dix ans, c'est un Joseph mystérieux et timide qui prenait la place de son père, assassiné. Beaucoup ont alors cru au réveil congolais. Mais aujourd'hui, le chef de l'Etat marche sur les pas de ses deux prédécesseurs et règne sur un pays sinistré, miné par la corruption et la violence. Retour sur un espoir déçu.

Beaucoup de questions sans réponse après ce que le gouvernement a, dans un premier temps, qualifié de ℗ tentative de coup d'tat ®, le 27 février. L'identité même des agresseurs demeure mystérieuse.

A l'approche de la présidentielle, la diaspora se mobilise contre Kabila. Son mode d'action ? Le boycott d'artistes payés par le pouvoir. Un mouvement qui s'amplifie.

Le chef de l'Etat sortant s'est officiellement porté candidat, le 21 août 2011. Face à lui : le Sphinx de Limete, l'éternel opposant revenu d'exil. Mais à trois mois de la présidentielle, Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe n'ont pas dit leur dernier mot. Enjeux.

Son bilan est plus que mitigé, mais il affiche sa certitude d'être réélu. Fort du contrôle de l'appareil d'Etat, le président sortant ne court guère de risque lors du scrutin à un seul tour du 28 novembre 2011. D'autant que ses adversaires, divisés, lui facilitent la tâche.