Les rivalités politiques entre le président et l'opposition ont débouché sur des massacres interethniques qui ne cessent de s'étendre.

Malgré les tentatives de médiation mises en oeuvre depuis plusieurs jours, la situation reste tendue. A la source des violences interethniques, on retrouve des inégalités économiques qui vont s'aggravant.

Il y a un an, la réélection contestée du président Kibaki avait donné lieu à des violences intercommunautaires. L'écrivain Binyavanga Wainaina raconte comment il a ressenti, ces dernières années, la montée des crispations ethniques dans son pays

Elu le 4 mars 2013 à la tête du pays, Uhuru Kenyatta est un politicien retors et un héritier bien né. Poursuivi par la justice internationale pour crimes contre l'humanité, il a su se poser en victime de l'ingérence des Occidentaux.

A la veille des élections générales, le Kenya craint des massacres ethniques semblables à ceux d'il y a dix ans et restés impunis.

Prisée des touristes pour ses plages et ses safaris, la côte kényane subit depuis plusieurs mois une vague d'attentats meurtriers. Ces crimes, demeurés impunis, commencent à faire fuir investisseurs et agences de voyages. La recrudescence des violences serait due au terrorisme islamiste venu de la Somalie voisine. Mais cette explication, trop aisée, masque les fractures politiques et sociales qui déchirent le pays.

Le Fonds monétaire international voulait faire du Kenya un modèle pour l'Afrique. Le vieux dictateur de Nairobi a conduit l'expérience au désastre. A l'exemple de Mobutu, il attise les conflits interethniques pour se maintenir au pouvoir.