Ex-grand cinéaste toujours convalescent, Kitano signe son polar le plus cruel et malaisant.

Takeshi Kitano, cinéaste majeur des années 90 qui virent ses débuts, se lança à l'orée des années 2000 dans des expériences variées et concluantes (Aniki, mon frère, Dolls, Zatoichi). Mais quelque chose se rompit avec Takeshis' (2005) et Glory to the filmmaker (2007), deux volets d'une autobiographie fictive, entre sarcasme et bouffonnerie, qui ne trouvait ni son ton ni son rythme. Kitano évoque volontiers aujourd'hui la frustration où il se trouvait alors et la lourdeur de ces deux films.

Avec son dernier film, Lion d'or au festival de Venise, Takeshi Kitano reprend, éclaircit et prolonge l'énigmatique "Sonatine". Travaillant à nouveau sur les codes du film criminel de "Yakuza", le cinéaste japonais fait de la violence une épure plastique, de la mort, un sanglant poème existentiel...

C'est avec Hana-bi, Lion d'or à la Mostra de Venise en 1997, que Takeshi Kitano s'impose définitivement comme l'un des plus grands réalisateurs japonais de ces dernières années.