Avec "La Ronde de nuit", Peter Greenaway plonge dans les arcanes du chef-d'oeuvre de Rembrandt. Sexe, meurtre et grand art.

Artiste plastique, cinéaste, concepteur d'installations, romancier, dramaturge, essayiste, illustrateur, commissaire d'expositions : Peter Greenaway, depuis dix ans, a continué de parcourir le monde, faisant preuve d'une créativité incessante mais sans nous donner de nouveaux films, hormis les deux parties de "Tulse Luper" présentées aux festivals de Canne et de Venise mais restées inédites en France.

Pour le cinéaste britannique, le chef-d'oeuvre de Rembrandt est un véritable "J'accuse" qui dénonce un complot au coeur de l'Amsterdam bourgeoise du XVIIe siècle.

"La Ronde de nuit" : Un hiver, quelque part en France. Un gardien et son théâtre à la charpente fragile et usée deviennent, pour une nuit, l'hôte et le refuge d'hommes et de femmes venus d'Afghanistan. L'oreille patiente des récits de ses occupants à la vie déracinée. L'abri inlassable des blessures et des douleurs. L'asile enfin, inattendu, des rêves et des espoirs que cette nuit d'éveil parvient à convoquer.

Bien qu'ayant figuré parmi les auteurs pris en considération pour le prix Nobel par la commission ad hoc de l'Académie suédoise (1), Agustina Bessa-Luis fut en quelque sorte coiffée au poteau, comme on sait, en 1998, lors du sacre de José Saramago, premier écrivain portugais à se voir décerner cette très convoitée distinction. Plusieurs autres étaient certes sur les rangs mais ce choix-là avait un sens : le jury avait préféré un humaniste moderne, issu du courant néo-réaliste social, à une romancière brillante certes, mais sceptique et nostalgique du passé.