Autoriser le port du voile à l'université ne conduit pas au chaos. Ce serait au contraire le signe du pluralisme véritable, estime la chroniqueuse Gülay Gökturk.

Pour Erdogan, elles doivent élever "au moins trois enfants". Face à cette vision réductrice et rétrograde qui a fait reculer leurs droits, l'inquiétude monte dans la Turquie laïque.

Après sa spectaculaire victoire aux élections législatives en juillet dernier, le Parti de la justice et du développement (AKP) s'est lancé dans une profonde réforme de la Constitution.

La réélection en juin 2011 du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan à la tête de la Turquie, a confirmé l'ancrage dans la société turque de l'AKP, le parti islamique majoritaire dans le pays depuis 2002. Dans ce contexte, force est de constater que le ″modèle turc″ si souvent mis en avant par les pays occidentaux, au cours du XXe siècle, a fortement évolué et suscite une attention croissante de la part des voisins arabes de la Turquie.

Voilà plus de sept ans que les négociations concernant une possible adhésion de la Turquie à l'Union européenne sont ouvertes (après près de 40 ans d'association entre Ankara et la Communauté européenne). Pour autant, il semble de plus en plus difficile de croire en la concrétisation de cette adhésion à moyen terme.

Après onze ans au pouvoir, l'islam turc se déchire. Entre le théoricien de la plus grande confrérie musulmane, Fethullah Gülen, et l'autoritaire Premier ministre, Recep Tayyip Erdoqan, la guerre est déclarée. Mais quel est ce mouvement très puissant dont la campagne anticorruption menace l'homme fort d'Ankara ?

L'islamisation n'est pas en train de triompher en Turquie, affirme le journaliste Mustafa Akyol, qui brosse un portrait contrasté et assez optimiste de l'avenir de son pays.