Amorcée en 2017 pour relancer les magasins les plus mal en point, la vague de location-gérance ne cesse depuis de s'étendre chez Carrefour. Le distributeur français convertit un nombre croissant de ses magasins à ce mode de fonctionnement, qui revient à externaliser le point de vente : Carrefour reste propriétaire des murs et du fonds de commerce, mais confie la gestion et la stratégie à un locataire, en charge de redynamiser le magasin.

La location-gérance prend de l'ampleur à Carrefour, sortant des milliers de salariés du groupe. Les syndicats dénoncent un système de « discount social » basé sur la baisse des frais de personnel. Données chiffrées.

La charte bailleurs-locataires des centres commerciaux n'a pas évolué en France depuis 2005. Or, le commerce a beaucoup changé depuis cette date : l'e-commerce a explosé, les chiffres d'affaires des enseignes physiques ont globalement baissé alors que les loyers ont continué d'augmenter, les contrats temps long de l'immobilier commercial ne sont plus appropriés à un commerce physique à la recherche de dynamisme et d'innovation. Il semble donc qu'il faille revoir les relations entre bailleurs et enseignes pour débuter la décennie 2020 sur de nouvelles bases saines.

Aux commandes du groupe depuis 2017, le médiatique Alexandre Bompard mène une politique de financiarisation tournée vers ses actionnaires, au détriment des salariés et de l'investissement. Détails. Données chiffrées.

En 2024, une bonne partie du parc des hypermarchés et supermarchés de Carrefour France sera en franchise ou en location-gérance. Ce-dernier mode de gestion, prisé par l'un des derniers distributeurs intégrés mais très critiqué par les syndicats, est-il la panacée ?