PSA. La fermeture d'Aulnay résulte-t-elle seulement d'un problème de stratégie ? Indéfendable.

L'opération Gallois aurait-elle fait long feu avant même d'avoir existé ? En confiant à ce patron de gauche modéré et respecté la rédaction d'un rapport sur la compétitivité (attendu pour le 5 novembre 2012), le gouvernement avait suscité l'espoir d'un prochain ″choc″ salvateur pour l'industrie française. Prenant la forme d'un allègement de charges financé par l'impôt, la formule semblait même recevoir le début d'un acquiescement syndical, notamment de la part de la CFDT. Las, devant l'obstacle, l'exécutif semble décidé... à renoncer.

Pour de nombreux économistes, une réforme du financement de la sécurité sociale permettrait à la fois d'améliorer la compétitivité de l'économie française et le pouvoir d'achat des Français. Plusieurs arguments semblent en effet plaider en faveur d'une telle réforme. Les entreprises françaises ont, à n'en pas douter, besoin d'un choc de compétitivité prix qui aujourd'hui, faute de pouvoir dévaluer, pourrait se traduire par une baisse du coût du travail. Mais comment financer cette dernière ?

La nécessité, pour la France, d'un choc de compétitivité ne fait aujourd'hui plus de doute pour la plupart des économistes. L'Institut de l'entreprise soutient cette position et propose de baisser significativement les charges sociales pesant sur le coût du travail. Cependant, cette mesure ne sera durablement efficace que si elle s'accompagne de réformes structurelles.

La fiscalité est l'un des facteurs de la compétitivité des entreprises dans la mesure où elle influence les coûts de production, et notamment le coût du travail. Sur ce plan, la France est souvent pointée du doigt pour la lourdeur des prélèvements obligatoires - en particulier des cotisations sociales - qui constituerait un handicap sur les marchés internationaux.

Ce dossier se propose de faire le point sur les réformes institutionnelles du marché du travail et sur les divers dispositifs en faveur de l'emploi. Sont ainsi détaillés les principaux instruments mis en oeuvre depuis les années 1980, selon des formes et des modalités qui se sont succédées : politiques d'allègement du coût du travail, contrats aidés cibles sur des publics en difficulté (travaux d'utilité collectives TUC, contrats uniques d'insertion CUI - et emplois d'avenir ; indemnisation du chômage dispositif actuellement en difficile renégociation entre les partenaires sociaux.

On a tendance à dire que l'économie française est moins compétitive que l'économie allemande. Pourtant, le coût horaire du travail dans l'industrie évolue de la même façon dans les deux pays depuis 2008.

De Giscard à Martine Aubry, de Balladur à Barre, tous veulent, au nom de l'emploi, diminuer le coût du travail. Mais pour quels résultats ?

Le point sur le débat relatif aux charges sociales qui pèsent sur le travail, en 2012, en France. Les discussions autour du rapport de M. Louis Gallois sur la compétitivité des entreprises françaises mettent l'accent sur la réduction des charges. Elles alimentent un débat biaisé. Patronat et gouvernement agissent en effet comme si les cotisations sociales - le vrai nom desdites ″charges″ - étaient un prélèvement indu qui handicape le développement économique. Or, les cotisations constituent d'abord une part du salaire.

La France est en récession depuis quelques mois, suite à la crise économique qui a éclaté en 2008, et les perspectives, pour de nombreux salariés, ne sont guère encourageantes pour les mois sinon les années à venir. Cela ne devrait pas améliorer le sentiment déjà largement dominant, dans l'opinion, d'une stagnation du pouvoir d'achat et d'une répartition inéquitable des fruits de la croissance économique.

Confrontée à une crise économique et sociale persistante, la France semble incapable d'assainir ses finances publiques, de restaurer la compétitivité de ses entreprises, de repenser son modèle social, de réduire son taux de chômage endémique. Le récent virage social-démocrate de son gouvernement et la proposition, dite du "Pacte de responsabilité", adressée aux entreprises par le président de la République sont sans doute symptomatiques d'un des maux les plus graves dont souffre le pays : la confusion des rôles et des responsabilités.