Le tempo de la campagne s'est bris sur la tuerie de Toulouse.

Histoire. De la cité des Izards aux montagnes du Waziristan, l'errance morbide du tueur qui voulait ″mettre la France à genoux″.

Complice. De plus en plus d'éléments à charge contre le frère de Mohamed Merah.

Après les meurtres de trois militaires, la tuerie devant et dans un établissement d'enseignement juif a provoqué l'horreur et l'indignation du pays tout entier. Le choc est énorme. Jusqu'où aura-t-il des effets sur la campagne présidentielle ?

Après les tueries de Toulouse et de Montauban, les questions sont légitimes. Sur la politique : quel effet sur la campagne ? Sur la police : les services ont-ils vraiment été à la hauteur ? Sur notre société : quelles réflexions générales tirer d'un fait si particulier et si dramatique ?

Quel rôle a joué, auprès du « tueur au scooter », son aîné, Abdelkader ? L'audition de cet islamiste, suspecté d'être un complice, voire un inspirateur, devrait être un moment clef.

Le massacre de Toulouse, commis par un djihadiste français se réclamant du salafisme, a indigné la majorité des médias arabes. La montée en puissance de ce mouvement, notamment en Egypte et en Tunisie, suscite la colère de la société civile. Et des voix s'élèvent dans l'ensemble du monde arabe pour dénoncer la confiscation du ″printemps arabe″ par des extrémistes dont les exactions jettent l'opprobre sur l'ensemble de l'islam politique.

Le séisme provoqué par la tragédie de Toulouse ne fait que commencer. Une semaine après les tueries, reportages de Toulouse à Jérusalem sur des communautés de toutes confessions. Regards de sociologues, de cinéaste et focus sur des candidats à la présidentielle qui poursuivent leur campagne.

Chaque fois, l'homme est descendu de son scooter et, avant un sang-froid implacable, a tiré presque à bout portant. Bilan : sept morts, parmi lesquels trois militaires d'origine maghrébine ou antillaise et quatre personnes de confession juive. Enquête sur une tuerie sans précédent.

Comment un petit délinquant décrit comme ″poli″ et ″attachant″ a-t-il pu devenir ce tueur froid dont les crimes ont épouvanté le pays ? Quelle rage, quelles frustrations, quelles influences l'ont fait basculer? Isabelle Monnin a reconstitué la biographie chaotique de cet enfant des cités qui rêvait de mettre la France ″à genoux″.

L'auteur présumé des tueries de Montauban et Toulouse n'était pas inconnu des policiers. Une série de négligences et de lacunes lui a cependant permis de déjouer leur vigilance. Notre enquête.