Ils sont trois : Khaled, Hossam, et Mustafa. Trois destins d'exilés. S'il fallait ne retenir qu'une chose de ce livre intérieur et mélancolique ("Mes amis"), ce serait la manière dont l'exil façonne les êtres, les éloigne des autres. Autant qu'il peut, dans la condition commune, les réunir abruptement, joyeusement, profondément. Car c'est une histoire d'amour que raconte Hisham Matar, celle de l'amitié, amour durable et lent, qui unit ces trois Libyens retenus à Londres pendant plus de vingt ans.

L'auteure du "Remplaçant" (L'Olivier, 2009), traductrice de "la Terre qui les sépare" d'Hisham Matar (Gallimard, 2017), raconte sa rencontre avec le romancier libyen.

Critique du roman "My Friends" dont l'auteur, Hisham Matar, décrit l'exil de trois Libyens au Royaume Uni et le retour de deux d'entre eux en Libye, alors que le narrateur, Khaled, préfère rester à Londres où l'asile politique lui a été accordé. L'article revient sur la disparition du père de l'auteur en Lybie et l'influence que cet événement a eu sur son écriture et notamment sur le roman évoqué ici ainsi que le thème récurrent de l'adolescent libyen envoyé par ses parents à l'étranger.