Dix ans après avoir précipité son pays dans une série de guerres qui ont fait plus de 200 000 morts, Milosevic se retrouve, dans la prison de Schveningen, face à la justice internationale.

Quelle que soit son ampleur, la manifestation du 19 août 1999 dans la capitale serbe, qui a reçu la bénédiction de l'Eglise orthodoxe, annonce la fin de la longue et sulfureuse liaison entre la Serbie et son président, recherché par la justice internationale.

Minée par ses divisions, discréditée par ses hésitations et ses volte-face, souvent confondante de médiocrité, l'opposition serbe ne paraît pas en mesure de répondre à la vague populaire qui se lève contre l'homme qui a conduit la yougoslavie au désastre.

Au monastère de Decani, les religieux avaient pris leurs distances avec Milosevic bien avant les bombardements. Aujourd'hui, c'est toute l'Eglise serbe qui demande le départ du maître de Belgrade.

Comment cet homme que l'on disait soutenu par son peuple jusqu'à la mort et déterminé à refuser coûte que coûte les exigences des alliés, comment ce stratège redoutable et froid a-t-il finalement cédé ?

Le spécialiste des questions stratégiques estime que la seule opération terrestre possible est celle d'une force internationale acceptée par un Milosevic obligé de se plier aux conditions qu'on lui impose.

En jouant sur le nationalisme et la religion, le maître de Belgrade a renforcé l'influence du patriarche Pavle. Or le patron de l'Eglise orthodoxe serbe est partisan du dialogue avec les Kosovars. Et il le fait savoir.

"Quatre ans au ban des nations, même si on trouve que c'est injuste, constate un membre de l'opposition à Milosevic, c'est très long". Mais les ultra-nationalistes n'ont pas dit leur dernier mot...