C'est sans doute l'adresse la moins prisée des aspirants ministres. Et pourtant, ils s'y sont tous fait les dents. Aubry, Fillon, Guigou, Bertrand, Sapin, Borloo, Rebsamen... Tous ont un jour été ministre du travail. Annonçant mensuellement les chiffres du chômage. Orchestrant plus ou moins habilement les négociations sociales. Dans un pays aux 5 millions de chômeurs, la tâche est colossale. Surtout si l'on s'y prépare mal. Dernier exemple en date : le projet El Khomri, qui met le pays en émoi.

Le ministre du Budget fraudait le fisc tout en jurant le contraire aux plus hautes autorités du pays. Résultat : un exécutif soupçonné - au minimum - de légèreté, un président en chute libre dans les sondages, une opinion écoeurée et un Front national qui jubile.

Pour conjurer les effets dévastateurs de l'affaire Cahuzac, le président souhaite provoquer un ″choc de moralisation″. Mais contraindre ses ministres à rendre public leur patrimoine, est-ce vraiment une bonne idée ?

Amertume. Amis de toujours ou favoris d'un moment, ils ont été sacrifiés par le président. Dangereux ?

Après la dispersion de deux gauches irréconciliables et les coups infligés à la droite, le tandem Emmanuel Macron-Edouard Philippe parachève l'atomisation du paysage politique français. Sommaire. Le mariage pour tous (ou presque). Le pouvoir selon Emmanuel Macron. Monsieur le président (cinq plumes interpellent Emmanuel Macron). Macron, ce gallo-ricain.

Ils se nomment Sully, Richelieu, Mazarin et Colbert. Zoom sur des super-ministres, toujours au service de l'Etat et souvent impopulaires, qui ont sortis le royaume de France de l'ornière.

L'un plaît au peuple, l'autre aux intellectuels ; l'un ratisse chez Le Pen, l'autre séduit la gauche : Charles Pasqua et Simone Veil, les deux premiers ministres d'Etat du gouvernement, forment un attelage contrasté. Il a été choisi à dessein...

Le départ de Sarkozy et le oui du PS à la Constitution européenne redonnent de l'oxygène au chef du gouvernement. Il ne veut plus se laisser piétiner par ses ministres.

Chirac le testait à Bercy ; dans le dispositif anti-Sarkozy, il était une pièce maîtresse. Après son faux pas immobilier, le président ne l'a même pas appelé...

En 1995, Jacques Chirac avait annoncé une réforme du train de vie de l'Etat. Une promesse qui s'est heurtée aux (mauvaises) habitudes de la classe politique et... à l'inconséquence du chef de l'Etat. Radiographie d'une énième "exception française".

Jean-Louis Borloo est le plus cool des ministres. Il est parfois tenaillé par le doute et il lui arrive même d'être modeste. Mais c'est l'un des plus gros ego de la République.

Big bang ou mini-réforme ? Nicolas Sarkozy s'était promis de dynamiser la forteresse Bercy et de dynamiser ses fonctionnaires.