Soixante ans après sa mort, le père de l’Inde moderne reste l’homme à abattre pour l’actuel premier ministre, en passe d’enchaîner un troisième mandat. Le nationaliste hindou, qui a fait de la religion son étendard, n’a cessé de s’attaquer à l’héritage laïque et démocratique de son prédécesseur.

Le nationalisme hindou du Premier ministre ne cesse de monter en puissance. Au risque de menacer ses rêves de grandeur économique.

Bien que critiqué pour sa politique nationaliste, le Premier ministre indien, candidat à un nouveau mandat, présente un bilan économique plutôt positif, salue Christopher Dembik, de Pictet AM.

Dix ans après son arrivée au pouvoir, le leader nationaliste hindou, qui brigue un troisième mandat, a transformé le miracle indien en mirage.

Alors que les élections législatives se tiennent jusqu'au 1er juin 2024, Narendra Modi, au pouvoir depuis 2014, est donné gagnant pour un troisième mandat. Plongée dans un pays qui a peu à peu basculé dans le nationalisme hindou. L'analyse se conclut par l'interview de Christophe Jaffrelot sui déclare ''L'Inde devient une démocratie illibérale''.

L'Inde captive, déroute, désarme. Chaque fois que vous pensez en saisir les contours, elle se dérobe. Il n'y a pas une réalité mais plusieurs, pas un sens mais de multiples sens à l'image de ces statues divines dotées de quatre, six ou huit bras. Alors que faire devant ce qui nous déconcerte ? Observer l'homme de la rue, propose Michaux, lui prêter attention, se nourrir de sa pensée, car l'Europe a besoin de l'Asie : "Ce sont les deux hémisphères du cerveau de l'humanité. Si l'un est paralysé, le corps dégénère", insiste Romain Rolland.

Le parti nationaliste hindou BJP vient de remporter une majorité record dans le Gujarat. C'est ici que Narendra Modi a bâti sa légende avant de prendre la tête de l'Inde. Un Etat qu'il présente depuis comme un modèle pour le pays, mais où les clivages sont exacerbés et de larges franges de la population méprisées.

Le Premier ministre indien sort vainqueur des élections législatives, mais va devoir composer avec des partenaires de coalition qui s’annoncent particulièrement exigeants.

Les élections générales en Inde, qui se déroulent en sept phases, ont commencé en avril. Avec près de 970 millions d'électeurs, ce sont les élections les plus importantes jamais organisées dans le monde. Les sondages d'opinion prédisent une victoire du Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi et de ses alliés, qui visent un troisième mandat au pouvoir, tandis qu'une coalition de 40 partis d'opposition a été formée. Les résultats seront annoncés le 4 juin.

Jouant l’Inde contre la Chine, les dirigeants occidentaux font les yeux doux au premier ministre Narendra Modi, transformé en parangon de démocratie. Pourtant, il s’appuie sur une idéologie hindouiste extrémiste, l’« hindutva », qui incite à la haine religieuse dans le pays et… à l’extérieur. À bas bruit, son parti et ses alliés ont bâti une organisation mondiale aux multiples ramifications. Sommaire. La pieuvre de l'Internationale hindoue. L'ombre de Narendra Modi plane sur les affrontements à Leicester.

Croissance, démographie, rayonnement international : l’avenir semble sourire à l’Inde. À tel point qu’une fièvre safran s’est emparée des chancelleries occidentales à la veille des élections législatives du printemps 2024. Gangrenée par les connivences, « la plus grande démocratie du monde » demeure-t-elle toutefois si démocratique que cela ? Alors que les paysans reprennent la lutte engagée il y a quatre ans, l’économie du pays n’est-elle pas condamnée à décevoir ? Peut-être mais, pour l’heure, l’atout maître de l’Inde se fonde sur un espoir occidental : qu’elle fasse de l’ombre à Pékin.

Sous Narendra Modi, l’ambition séculariste et républicaine des pères fondateurs n’est plus qu’un lointain souvenir.