Comme en témoigne l'excellente saison 7 d'"Engrenages", l'unité Création originale de Canal + continue de résister à la concurrence, en donnant le ton des séries françaises. Mais pourra-t-elle faire face à l'offensive que prépare Netflix ? Enquête.

C’est une autrice de BD brésilienne persuadée qu’une série allemande sur Netflix lui a tout piqué, ou un réalisateur de la région de Perpignan qui voit sa comédie romantique dans un programme original péruvien de la plateforme. Pour ces jeunes artistes, le géant américain est un prédateur sans scrupules. Alors, hasard ou coïncidence ?

C'est une autrice de BD brésilienne persuadée qu'une série allemande sur Netflix lui a tout piqué, ou un réalisateur de la région de Perpignan qui voit sa comédie romantique dans un programme original péruvien de la plateforme. Pour ces jeunes artistes inconnus à l'international, le géant américain est un prédateur sans scrupules. S'agit-il seulement de troublantes coïncidences ?

Mais qu’en penserait Sid Grauman (1879-1950) ? Lui, Le roi des palais du septième art du début du XXe siècle, artisan de l’âge d’or d’Hollywood dans les années 1920, membre fondateur de l’Académie des arts et sciences du cinéma en 1927, que penserait-il de voir son cinéma, l’un de ses joyaux, l’Egyptian Theater, vendu à Netflix, la plateforme de vidéo à la demande ? Comme si le géant de la consommation d’images dans son canapé était devenu l’héritier de ce père de shows grandioses qui précédaient et pouvaient, parfois, éclipser le film lui-même.

A ses débuts, Netflix n'était qu'un service de location de DVD livrés à domicile. Le géant de l'industrie du divertissement compte aujourd'hui 200 millions d'abonnés et guigne le Brésil et l'Inde. Une des clés de son succès : il laisse à ses salariés la bride sur le cou. L'article fait référence à l'ouvrage "La Règle ? Pas de règles ! Netflix et la culture de la réinvention sociale" de Reed Hastings.

Netflix va devoir relever un gros défi : l'arrivée, le 12 novembre 2019, d'une plate-forme de vidéos sur abonnement portée par l'écurie Disney. Une offre concurrente pléthorique, à moins de 7 dollars par mois. Entre les deux géants, la bataille sera dure. Les abonnés en auront-ils pour leur argent ?

Délais hyper serrés, droits d'exploitation modifiés, valse des producteurs et des scénaristes : la plateforme de streaming impose ses vues dans le petit monde des séries françaises. Si cette surpuissance inquiète, Netflix pourrait aussi être synonyme de renouvellement des approches et des sujets.

Mercredi 21 août 2019, la plateforme de streaming Netflix démarrait la diffusion d'"American Factory", la première incursion dans le secteur du cinéma de Barack Obama et de son épouse, Michelle. Un choix de film, qui, comme toujours avec le couple, ne doit rien au hasard.

La plateforme américaine a produit une série documentaire en cinq épisodes sur l’affaire non résolue du meurtre de Grégory Villemin. Avec en tête le marché international.

Avec l'entrée dans la danse d'Apple TV+ et Disney+ aux côtés de Netfiix et des chaînes classiques, la production de série explose. Si les enjeux se chiffrent en milliards, tout le monde ne survivra pas à cette bataille. A commencer par la créativité ? Sommaire. Streaming war is coming. Qui montre quoi ? Netflix fait son cinématographe. La fin d'une exception culturelle ?

C’est le choc des cultures. D’un côté, un système hexagonal très rodé qui produit une grande variété de films. De l’autre, Netflix, Amazon et maintenant Apple et Disney, qui s’appuient sur leur puissance financière pour attirer les talents et démultiplier leur catalogue. Malgré une inquiétude, de plus en plus de réalisateurs français y voient de nouvelles opportunités. Et franchissent le pas, comme le montre le succès du documentaire "Grégory" sur Netflix.

Figures de l'underground, Ben et Josh Safdie signent "Uncut Gems", un thriller situé dans le bouillonnant Diamond District, à New York, avec Adam Sandler dans le rôle principal. Ils nous livrent les clés de ce film hyper-nerveux produit par Netflix.