Au risque d'embraser le pays, il réprime l'opposition et impose son calendrier électoral, les yeux rivés sur un seul objectif : obtenir un troisième mandat le 15 juillet 2015. Jusqu'où ira Nkurunziza ?

Assuré d'un troisième mandat, le chef de l'Etat doit maintenant choisir entre durcir ses positions et tendre la main à l'opposition. Pour que le pays puisse enfin sortir de la crise.

Le troisième mandat contesté du président Nkurunziza s'ouvre sous de sombres auspices. Ce sportif émérite saura-t-il faire preuve de souplesse pour sortir de la crise ? Trois scénarios se profilent.

Un an après la fin de la guerre civile, les tensions politiques menacent la paix. Et mettent à mal la relance de l'économie.

Après le désistement de ses adversaires, le chef de l'Etat se retrouve seul en course pour la présidentielle du 28 juin 2010. Le climat politique se détériore jour après jour.

En conflit ouvert avec l'Assemblée nationale, le président Pierre Nkurunziza ne peut plus faire voter de lois. L'aide au développement est gelée. Et la tension monte à Bujumbura, la capitale.

Arrestation d'un journaliste, limogeage du chef des services secrets, exclusion des « frondeurs » de son parti... Décidé à briguer un troisième mandat en juin 2015, le chef de l'Etat multiplie les avertissements à l'adresse de ceux qui le somment de passer la main.

A deux mois des élections, le président Nkurunziza a fort à faire. Contesté au sein même de son parti, il a aussi dû assister, impuissant, à l'évasion de son grand rival, Hussein Radjabu.

Si le président Nkurunziza est bien décidé à se représenter, la population ne l'entend pas de cette oreille. Et le fait savoir. Craignant un conflit ethnique, la communauté internationale, elle, reste sur le qui-vive.

Victime d'un coup d'Etat alors qu'il brigue un troisième mandat, le président s'en est sorti in extremis. Mais pour cet évangélique qui ne se fie qu'à sa bonne étoile, ce coup de semonce n'est pas forcément de bon augure.

De ses années passées dans le maquis, le chef de l'Etat a gardé un sens tactique, une résilience et de solides amitiés qui lui ont permis de se maintenir au pouvoir, à la mi-mai 2015.

Depuis qu'il a brigué un troisième mandat, le président est confronté à une opposition de plus en plus résolue, y compris au sein de son propre parti. Et semble prêt à faire courir tous les risques à son pays.