Aline Agoustures, Dzovinar Kévonian, deux des trois auteurs de "Réfugiés et apatrides. Administrer l'asile en France (1920-1960)" paru aux Presses universitaires de Rennes, Comité d'histoire de l'Ofpra, 2017 reviennent la méthodologie qui a conduit à la réalisation de l'ouvrage.

C'est un lieu qui raconte peut-être mieux que tout autre la crise migratoire. A Fontenay-sous-Bois, l'Ofpra traite les demandes d'asile, en constante augmentation. En 2016, il en a reçu près de 100 000. Pour y faire face, l'institution a presque doublé ses effectifs. Des agents qui ont la tâche lourde et singulière d'écouter la douleur du monde. Et d'accorder, ou non, la protection de la France.

La France a ouvert un bureau à Niamey pour y étudier les demandes de ceux qui sont prêts à risquer leur vie pour rejoindre l'Europe. Un reporter du "New York Times" s'est rendu sur place.

Bernard Bonnelle, président de chambre à la Cour nationale du droit d’asile, décrit comment le droit d'asile est difficilement applicable au regard des situations d'état civil de certains pays quittés par les migrants qui viennent trouver refuge en France.

Avant l’entrée en vigueur du protocole de Bellagio (1971), les réfugiés extra-européens étaient exclus en France du bénéfice de la convention de Genève de 1951. Ils pouvaient cependant être inscrits à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) sous le mandat du HCR. Or on observe au début des années 1960 une diminution des réfugiés extra-européens enregistrés à l’Office alors que leur flux augmente.

Malgré des mouvements de grève successifs, des dysfonctionnements persistent au sein de l’organisme chargé de la protection des réfugiés et apatrides. La politique du chiffre épuise les fonctionnaires et pénalise les demandeurs d’asile.