Pour le maire de Paris, "à force de slalomer entre les sujets sensibles", les socialistes ont dissuadé les citoyens de leur donner une majorité. C'est à partir d'un socle idéologique qu'il définit comme un "pôle de clarté" que Bertrand Delanoé entend rebâtir une gauche décomplexée et réaliste.

Bombardé "porte parole", on l'écoute, le courtise. Certains voient déjà en lui un futur premier secrétaire.

Rue de Solférino, le premier secrétaire, qui a confirmé à La Rochelle son intention de passer la main en 2008, n'est plus qu'un locataire en sursis. Mais il a déjà annoncé son retour avant même d'être parti.

Quatre mois après l'élection de Nicolas Sarkozy, la maison PS est lézardée. A la veille de l'université d'été de la Rochelle, les appels à l'unité et au rassemblement cachent mal le profond malaise.

Oui à la réforme... mais pas à celle-là, estime un député européen.

Au PS, la "liberté de conscience" tient lieu désormais d'orientation politique.

Le maire sortant François Rebsamen a su attirer sur sa liste aussi bien des communistes que des centristes du MoDem. A Paris, cette ouverture d'un nouveau genre fait grincer des dents certains de ses camarades.

En Seine-Saint-Denis, c'est la fin d'une époque. Les socialistes veulent s'imposer dans un des derniers fiefs du PC. Evidemment, cela ne se passe pas sans cris...

Le premier secrétaire s'en va. Mais au moment de passer la main, il s'organise pour que son successeur ne soit ni son ex-compagne ni l'actuel maire de Paris. Pour marquer son entrée dans le club des présidentiables autoproclamés, le nouveau roi de Corrèze a choisi son arme favorite : la temporisation.

Qui sont-ils, les nouveaux maires portés par la vague rose ? Ils ne sont ni jeunes, ni parachutés, ni énarques. Paris ? Ils n'en rêvent pas. Le grand soir, la rupture ? Ils n'y croient pas. Leur modèle : le lyonnais Gérard Collomb. Leur horizon : leur fief local.

Pour Royal, Delanoë, Hollande et même Aubry, le premier tour des municipales annonce d'autres combats. Internes, ceux-là

Donné vainqueur des municipales par les sondages, le Parti socialiste est aujourd'hui une addition de stratégies et d'intérêts personnels. Il n'est pas mort, mais il mute.