Depuis l'éclatement du conflit en mars 2015 au Yémen, le patrimoine de ce pays a dramatiquement souffert des attaques ciblées menées sur des sites islamiques et sud-arabiques. Les traces d'une civilisation brillante disparaissent dans la plus totale indifférence de la part de la communauté internationale. Bilan d'une situation dramatique.

Le 12 septembre 2017 au Petit Palais, l’ambassade d’Egypte célébrait le bicentenaire de la découverte des temples d’Abou Simbel. L’occasion pour "Archéologia" d’interroger Mechtild Rössler, directrice du Centre du patrimoine mondial à l’Unesco, sur ce projet hors-norme, acte de naissance de la notion de patrimoine mondial, et de revenir sur les enjeux auxquels l’Unesco a dû faire face en 2017.

La convention régissant la protection du patrimoine mondial de l'humanité fête son demi-siècle d'existence. D'où vient-elle et que permet-elle de protéger ?

On les appelle les «antiquités du sang». Pillées en Irak ou en Syrie, elles alimentent les finances de Daech et inondent le marché de l'art, souvent impunément. L'Unesco a même créé des «casques bleus» ... , dont la mission est un puits sans fond. Car ces pillages ne sont que la face visible d'un trafic tentaculaire, le plus lucratif au monde après celui de la drogue et des armes. Profits faramineux, risques minimes, ce négoce prospère sur les zones d'ombre du monde de l'art.

En juillet 2024 lors de la 46e session du Comité du patrimoine mondial, le site du monastère de Saint Hilarion, situé dans la bande de Gaza, était inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco des sites en péril. En effet, le conflit qui sévit dans la région le menace fortement. Et cette pression est amplifiée par la taille de ce territoire qui est l’un des plus denses du Proche-Orient. Si la priorité y est de pallier la crise sociale et politique, il demeure délicat de construire l’avenir sans détruire le passé.