Marquées par leur morcellement géographique et la fragmentation de leur histoire, les Philippines le sont aussi par des factures politiques et sociales, et des foyers d'instabilité.

La vaste offensive menée dans le sud de l'archipel pour abattre la guérilla d'Abu Sayyaf est inefficace contre ces groupes mobiles.

Le rejet par la Cour suprême d'un accord sur l'autonomie du sud de l'archipel a poussé une partie des indépendantistes du Front de libération islamique moro à reprendre les armes. Un épisode qui ravive le risque d'une nouvelle guerre

Après l'échec des négociations sur l'autonomie des zones musulmanes, la tension est montée d'un cran avec l'apparition de groupes d'autodéfense catholiques prêts à en découdre

Bien qu'habitué aux violences électorales, l'archipel est sous le choc après la tuerie commise sur l'île de Mindanao. Un drame induit par le système des dynasties politiques.

Elu le 10 mais 2010 à la tête du pays, Benigno Aquino III aura fort à faire pour réformer l'archipel. La légitimité qui lui ont conférée les électeurs ne sera pas superflue, estime l'écrivain Miguel Syjuco.

Les Philippines ont célébré le retour de la démocratie il y a un quart de siècle. Ils savent néanmoins que l'impunité et la corruption héritées du dictateur n'ont jamais été vaincues.

Un journaliste témoin du renversement de la dictature de Ferdinand Marcos en 1986 s'interroge sur l'héritage du mouvement populaire. Dans l'archipel, les inégalités sont plus criantes que jamais.

Il injurie l'ONU, le pape, les Etats-Unis, la Chine. Demande à ses concitoyens de se faire justice eux-mêmes. Bafoue l'Etat de droit et se compare à Idi Amin Dada. Président depuis deux mois, Rodrigo Duterte est un phénomène.

Depuis son arrivée au pouvoir, Rodrigo Duterte a fait bouger les lignes. Méthodes sans vergogne d'un tribun populiste et anti-impérialiste.

L'assaut de la ville de Marawi, dans l'île du sud des Philippines, par des groupes islamistes souligne la fragilité de ce territoire, longtemps théâtre de rébellions. Mais la déclaration de la loi martiale par le président Duterte est-elle la solution ?

Déjà plus de 7 000 morts... A la tête de l'Etat philippin depuis tout juste un an, Rodrigo Duterte poursuit à l'échelle nationale ce qu'il avait mis en place au niveau local : une "guerre contre la drogue" menée par la police à coups d'exécutions sommaires. A Davao, la ville dont il fut le maire, sa soeur, son photographe, une ancienne policière, un ami, un prêtre... racontent un dirigeant qui leur inspire crainte et respect. Comme à la majorité d'une population peu émue par la dérive sanguinaire d'un président fustigé par le reste du monde.