L'un plaide pour une réorganisation de la mondialisation, l'autre prône un changement de modèle de croissance pour le continent. Entretien croisé avec deux économistes qui n'ont pas peur de casser les codes.

Economiste le plus célèbre de sa génération, le Français Thomas Piketty a publié en 2019 son nouvel ouvrage, "Capital et idéologie". Il y critique l'évolution de la social-démocratie, qui a abandonné les moins favorisés au profit des plus diplômés, faisant ainsi les affaires du capitalisme et creusant les inégalités. Il prône un "socialisme participatif", qui dépasserait le capitalisme actuel, grâce à plusieurs éléments clés : plus de pouvoir donner aux salariés, refonte de la politique fiscale, hausse des investissements dans l'éducation, etc.

L’économiste français porte à l’écran, avec Justin Pemberton, sa grande histoire du capital et des inégalités, vendue à 2,5 millions d’exemplaires dans le monde. Rencontre.

Pourquoi la gauche qui se veut plus redistributrice, ne séduit-elle plus les classes populaires ? Peut-elle sortir de ce piège ? Pour l'économiste Thomas Piketty, qui vient de codiriger une gigantesque enquête sur les comportements électoraux, la solution passe par un virage radical.

Pour le 20e anniversaire de la loi Taubira reconnaissant la traite négrière comme crime contre l'humanité, "l'Obs" publie un hors-série sur l'implication de la France dans l'esclavage. Où l'on apprend, grâce à Thomas Piketty, qu'en 1848, lors de l'abolition, l'Etat a indemnisé non pas les esclaves, mais les propriétaires. Entretien.

Thomas Piketty publie "Une brève histoire de l'égalité". Le progrès social, soutient-il, est un mouvement continu, avançant depuis deux siècles au gré de luttes et de crises. Pour le relancer, le célèbre économiste esquisse un nouvel "idéal" : une démocratie socialiste décentralisée, participative, féministe, métissée et écologique, ouvrant réellement les mêmes droits à tous.

Thomas Piketty offre, avec "Capital et idéologie" (Seuil, 2019), une ample analyse des fondements idéologiques des systèmes inégalitaires, depuis les sociétés esclavagistes jusqu'au monde capitaliste d'aujourd'hui.

L'économiste star, auteur du Capital au "XXe siècle", publie "Vivement le socialisme !" (Seuil). Il y dépeint le grand soir fiscal dont il rêve.

C'est un événement et un indice d'un changement de mentalité : pour la première fois, des économistes de plusieurs pays publient un "Rapport sur les inégalités mondiales". Lucas Chancel et Thomas Piketty en tirent les leçons pour "L'Obs".

C'est LE livre de la rentrée en sciences humaines. L'épais volume publié par Julia Cagé et Thomas Piketty s'inscrit complètement dans la lignée des travaux des deux chercheurs, sur la crise de la démocratie pour la première et les inégalités pour le second. L'ouvrage propose une analyse en longue durée - depuis la Révolution - des votes en France et montre combien les conflits de classe en restent le principal déterminant.