Wilhelm de Kostrowitzky (qui deviendra plus tard Guillaume Apollinaire), accompagné de son frère cadet, vécut pendant l'été 1899 à Stavelot. Il en partit de manière originale. L'histoire de Stavelot est désormais unie à celle du poète. De cette rencontre est né ce livre qui retrace, de 1923 à 1958, l'histoire mêlée d'Apollinaire et de Stavelot, telle qu'elle est restituée dans la presse locale... Tout public. (Livres hebdo : livres du mois, 10, 1999)

" Faites mon portrait. Il se modifiera pour remplir tous les vides ", écrivait Paul Eluard en 1922, après avoir rencontré Max Ernst. La biographie de Jean-Charles Gateau ne procède pas autrement, comblant patiemment presque tous les vides et dessinant, derrière la figure trop familière d'un des poètes les plus présents du vingtième siècle, le portrait d'un homme authentiquement contradictoire... Qu'Eluard ait été, plus publiquement, un ami inconstant et changeant, cela pouvait, jusqu'à la seconde guerre mondiale, relever de la liberté de penser et d'agir surréaliste. Mais l'arrogante violence avec laquelle il est passé sans vergogne de l'admiration à la haine, de la défense à l'accusation envers ceux-là mêmes, comme Tristan Tzara ou André Breton, qui avaient " libéré sa pensée ", ne laisse pas d'étonner. Mais c'est dans le domaine moral et politique qu'Eluard se révéla le plus ambigu... extr. : in le Monde, 23-08-1988

"Desnos a-t-il été moins séparé que nous le sommes à présent de ce qui s'échappait de lui sous une forme changeante, mais assujettie aux mêmes changements ? Ce qu'il nommait sa voix, "si semblable à la fleur et aux courants d'air…", nous n'en conservons presque rien. Comment s'émouvoir de ce qu'on n'entend plus ? Nous ne pouvons partager avec ceux pour qui Desnos parlait le sentiment de la merveille. Cela nous éloigne d'eux, et ne nous rapproche qu'imaginairement de lui, par défaut. Il nous reste à tenter de lire cette voix "à livre ouvert", au gré des feuillets qu'elle aura retenus."