D'abord donné à 19% des suffrages, puis à quelques milliers de voix seulement de Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon est passé à un souffle du second tour. Porté, jusqu'au bout de la nuit, par une jeunesse qui a décidé de prendre date.

Hantés par le vote utile, noyés dans les calculs stratégiques ou tout simplement perdus, près de 20 % des électeurs sont entrés dimanche dernier dans l'isoloir sans savoir pour qui voter. Comment en sont-ils ressortis ?

Les cercles d'acteurs locaux, associations d'élus en tête, ne se contentent pas de passer sur le gril les candidats à la magistrature suprême. Ils présentent leur propre plateforme de programmes. Avec la volonté de peser dans les débats. Principale revendication des associations d'élus : les libertés locales. Pas de grand soir, pour autant, au menu. Les édiles militent pour un changement d'état d'esprit et l'avènement d'un pouvoir réglementaire au profit des collectivités.

On pourra tout écrire, et avec de solides arguments, sur la médiocrité de cette campagne présidentielle et des têtes d’affiche censées l’animer. On pourra dire que l’Ukraine a bon dos pour mieux critiquer la faiblesse des programmes, ou la lassitude devant le « club des revenants » - Mélenchon-Le Pen-Macron -, et reprocher à ce dernier d’avoir joué le temps guerrier afin de retarder son entrée en lice. Ce qu’on ne pourra nier, éluder ou même minimiser, c’est ce poison lent d’une extrême droite identitaire dont les idées les plus radicales auront infusé comme jamais dans l’espace public.

Thème récurrent des élections, le pouvoir d'achat est revenu au cœur des inquiétudes des Français et des promesses des candidats. Hausse des salaires, baisse des taxes, impôts et cotisations, blocage des prix... Des propositions tous azimuts dans lesquelles il est parfois bien difficile de se retrouver.

Le remplacement de la loi du marché par la planification des besoins signe le retour vers le futur d’un PIB étatisé.

Il faut renvoyer Le Pen dans les ténèbres de notre histoire, d’où elle vient. Tout ce que peut dire Macron ces jours-ci n’a guère d’importance. Le bulletin qui portera son nom ne sera qu’un instrument technique pour nous éviter le pire. Sommaire. Le vrai visage de Marine Le Pen. Du glissement autoritaire à la tentation libérale. Purges et discrimination : le projet du RN. A Argenteuil, "on ira voter à reculons". A Chalindrey, le choix du vote "coup de poing". Minage de l'UE et alliances d'extrême-droite. "Les législatives ? Une chance de se sortir du choix du second tour".

Avec un peu plus de quatre points d’avance sur Marine Le Pen, Emmanuel Macron a déjoué les pronostics alarmistes qui portaient la candidate d’extrême droite quasiment à sa hauteur. Le président sortant peut-il perdre ? Comment, dans les deux semaines d’entre-deux-tours, peut-il convaincre et la gauche et les abstentionnistes de le rejoindre ? La question de sa capacité à mobiliser un électorat élargi est d’autant plus cruciale que, jusqu’à présent, Emmanuel Macron a tracé sa route à son habitude, en solitaire et selon son propre agenda. Sommaire. Un besoin de clarification, éditorial.

Il y a tout juste vingt ans, Jean-Marie Le Pen accédait au second tour de la présidentielle, à la surprise générale. Dans les jours qui suivirent, des manifestations furent organisées dans toute la France, ses idées et ses valeurs largement dénoncées, et le président du Front national se voyait écrasé le 5 mai avec plus de 82 % des voix contre lui. Vingt ans plus tard, sa fille est en finale pour la deuxième fois consécutive, et l'effet de surprise a disparu - ce qui en dit long sur la pénétration des idées d'extrême droite au sein de la population.

La pandémie laissera des traces sur l'emploi : les salariés savent désormais ce qu'ils veulent et ne veulent plus. La grande distribution ne lésine pas sur les moyens pour les attirer et les garder. Et compte sur le (ou la) futur(e) Président(e) pour répondre à ses attentes.

La gauche n’a jamais cessé d’exister, ni socialement ni anthropologiquement, mais elle a traversé une terrible crise de représentation qui a touché le fond avec le quinquennat Hollande. Elle peut aujourd’hui renaître, nouvelle et conquérante. Sommaire. La gauche face à ses responsabilités, éditorial. Macron, une victoire en trompe-l’oeil. La gauche en meilleure posture qu’en 2017. L’amour vache. Une idylle sous conditions. Le premier pas. Relation houleuse. « La crise de la Ve République continue de s’aggraver », entretien avec Charlotte Girard. 1er Mai : vers le 3e tour social.

Abstention record, explosion des votes blancs et nuls, lassitude face à la nécessité de faire barrage à l'extrême droite... Cette élection présidentielle est-elle le signe d'une démocratie à bout de souffle ? Faut-il repenser les institutions ? A ces questions, le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier, professeur à l'université de Lille, a des réponses.