L'un cherche à comprendre le destin abject de son collabo de père ; l'autre raconte son mari, arrêté par la Gestapo. Dans ces confessions brûlantes, Dominique Fernandez et Jacqueline Mesnil-Amar conjurent les souvenirs douloureux, inguérissables qu'a engendrés l'Occupation

Comment put-il devenir collaborateur ? Dominique Fernandez décrit la faillite morale de son père, Ramon, figure de la NRF

Il faut beaucoup de courage pour se lancer, à soixante-seize ans, dans une entreprise aussi désespérée : tenter de comprendre et, si faire se peut, de réhabiliter son propre père, tombé de la gloire littéraire - ou au moins de la grande notoriété - dans ce qu'on a appelé, de 1940 à 1944, la collaboration.

Je suis né de ce traître, il m'a légué son nom, son oeuvre, sa honte. Ainsi Dominique Fernandez parle-t-il de son père, brillant intellectuel de gauche devenu collabo en 1940. Dans Ramon, une somme de 800 pages, il essaie de comprendre ce fourvoiement et s'en explique ici avec Jérôme Garcin