Malgré ses errements idéologiques, l'opposant historique de Hassan II, qui nous a quittés le 18 novembre 2010, incarnait à l'époque une autre manière de faire de la politique, comme nous l'avions écrit, en 1974, dans un article dont nous vous proposons de larges extraits.

Empêtré dans ses contradictions, otage de ses composantes extrêmes, le Mouvement du 20 février 2011 semble donner des signes d'essoufflement.

Depuis la mort d'un vendeur de poisson, Mohcine Fikri, en octobre 2017, les Rifains ne décolèrent plus. Les timides réformes constitutionnelles de Mohammed VI en 2011 n'ont pas suffi à satisfaire les attentes de justice sociale. Lassée des promesses non tenues, la région s'embrase.

A l'appel du Mouvement du 20 février, des dizaines de milliers de Marocains de tendances très diverses continuent, en manifestant, de dire leur insatisfaction, malgré les réformes annoncées par le souverain le 9 mars 2011. Ils demandent aussi le départ de ses principaux conseillers et du premier ministre.

Confronté aux manifestations, Mohammed VI a proposé une réforme de la Constitution. Mais acceptera-t-il la revendication majeure de la rue : une monarchie parlementaire ?